Figure mythique du mouvement hippie, son « Peace and Love » n’est pas une parole en l’air, mais un combat ancré dans chacune de ses chansons. Son engagement politique, en faveur de la paix et de la liberté, lui vaut la reconnaissance et les ventes, mais aussi des condamnations. Mais celle pour qui « seul le silence est une honte » ne craint pas l'emprisonnement. Condamnée à quelques mois de prison fermes, le risque d’incarcération ne bâillonne pas ses convictions et ses revendications. Sa génération n’est pas seulement celle des fleurs, mais aussi celle des sittings et de la protestation. Toujours révoltée par le monde, Joan Baez continue, au 21 ème siècle, à combattre les injustices et à militer pour l’égalité.
Joan Chandos Baez naît à New York, le 9 janvier 1941. Fille de père mexicain et de mère irlandaise, Joan apprend à faire face à la discrimination et aux injures racistes. Avec sa voix de soprano, et son léger vibrato qui ajoute une immense intensité à chacun de ses morceaux, Joan se fait entendre.
Dès 1959, la jeune chanteuse se fait remarquer dans un festival avec des chansons traditionnelles. En 1960, elle sort « Joan Baez ». L’album se vend très bien, mais Joan Baez est de ses artistes qui se fichent des hit-parades. Pour elle, la musique sert à interpeller les consciences. Avec les chansons de Bob Dylan, dont elle tombe amoureuse, Joan poursuit son activisme. En solo, avec sa guitare acoustique, Joan Baez chante le folk, l’inégalité entre les hommes, la pauvreté, l’inanité de la guerre, les trahisons amoureuses ou la rédemption. Celle qui interprète la condition humaine, en lui donnant des accents de tragédie, de dignité et de résistance, est surnommée « la reine du Folk » ou « la Madone des pauvres gens ». Luttant pour les droits de l’Homme, Jan Baez ne se considère pas seulement comme une chanteuse, mais aussi comme une politicienne. Lors du discours historique de Martin Luther King, elle est là pour faire chanter « We Shall Overcome » aux manifestants. Comme Martin Luther King, elle rêve de justice et ne craint pas la mort physique si elle doit libérer de la mort psychologique. En 1965, poursuivant ses engagements politiques, Joan Baez fonde l’institut pour l’étude de la non-violence. Soucieuse de délivrer un message de paix et de liberté, elle multiplie, tout au long de sa carrière, les apparitions dans le monde entier. En pleine guerre du Vietnam, elle part à Hanoi, avec les soldats, pour aider Amnesty International à s’établir. De Woodstock à la Fête de l’Humanité, de Sarajevo à Madrid, Joan s’oppose à la guerre et à la dictature. Joan chante la souffrance en anglais, mais pour les Chiliens, qui souffrent de la politique de Pinochet, elle chante en espagnol. « No Nos Moveran » est censuré sous Franco. En 1977, trois ans après la mort du dictateur espagnol, elle se rend en Espagne pour l’interpréter.
Dans les années 70, « la reine du Folk » se tourne vers la Country. En 1979, “The Joan Baez Country Music Album” sort. Mais l’album de ces années est celui de 1975 : “Diamonds and Rust”. Elle chante aussi une de ses plus belles chansons - “The Ballad Of Sacco & Vanzetti” – pour le film « Sacco et Vanzetti ». Avec la B.O., elle défend les deux émigrés. Peu importe les dépositions venant conforter l’alibi des accusés, Sacco and Vanzetti, en possession d’armes, font figure de braqueurs. Accusés de meurtre, ils sont exécutés. Dans les aigus, Joan Baez rejoint l’au-delà et englobe d’une force céleste la tragédie de deux innocents qui se préparent à la mort.
Dans les années 80, Joan Baez se tourne vers le rock engagé. Dans « Recently », elle interprète « Biko » de Peter Gabriel. En 1990, elle poursuit engagements et collaborations. En 2003, Joan Baez sort « Dark Chords On A Big Guitar ». Ses nombreux succès, dont « Suzanne », « Stewball », « Farewell Angelina », etc., font de Joan Baez une artiste inoubliable. L’interprète d’un des plus beaux « Amazing Grace » semble une inspiration toujours contemporaine.
Loïc Lantoine : Le tout premier (spectacle), c'est Joan Baez. Mais très tard. J'suis allé au spectacle très tard.
Y'a aussi le tout premier, mais il est moins glorieux. C'était à la chapelle d'Armentières justement, le club théâtre avait repris, mais en jouant sur les bandes, les misérables avec la mise en scène de Robert Hossein.
Mais j'préférais parler de Joan Baez parce que j'ai vu, bah pour le coup, en vrai. Mais j'devais avoir 17 ans. C'est venu très tard quoi ! J'était terrorisé, pire qu'une rentrée des classes quoi ! C'est la première fois qu'j'rentrais dans un théâtre et j'avais l'impression de pas être à ma place du tout.
Et à un moment, j'ai croisé le regard de Joan Baez. J'étais fier. j'suis sur qu'elle m'a regardé !