Un ENORME MERCI à (dans le désordre, sauf pour M. Noit) : à M. Noit, Marcel, Nadia, M. Nu, M. Séb, El Renardo Masquito, Jean-marc et tous les gens de Campus qui nout ont aidé et soutenu et que j'oublie ici. à Loïc Lantoine, François Pierron, Thomas Fiancette, Joseph Doherty et leurs techniciens dont je suis désolé de n'avoir pas noté les noms. à Sissi Kessai, Mathilde et "Astérios spectacles", Jean-Louis et "A gauche de la lune" à Arnaud et au Splendid.
Merci Loïc Lantoine. Merci pour tout c'bazar ! Merci pour cette ardente bourrasque qui attise la chanson francophone. Et puis, merci pour tout ce que tu nous as appris ou permis de découvrir. Merci pour Jehan, pour Allain Leprest. pour Bernard Dimey. Merci d’être toi jusque dans les cordes de « tin copain » François Pierron. Sans toi (et la bande de Mon Côté Punk), mon panorama de la chanson ne se serait pas aussi élargi ou alors pas aussi vite. Merci pour ces concerts, ces trois albums (quatre si on ajoute le live) à chaque fois sincères et bouleversants. Quelques unes de tes chansons me tiennent régulièrement compagnie. Et, tantôt, l'envie d'en réentendre une arrive subitement (Majid, Pierrot...), et ça fait du bien ou pas, c'est selon ; « moi, j'aime ce qu'on me donne ». Tu nous ressembles. On te ressemble. Tu pas-chantes ce que beaucoup d'entre nous gardent en eux. Il faudrait que l'on s'y prenne tous comme toi : mettre tous ces sentiments qui nous envahissent en textes, en maltraitant la forme, en tordant les mots pour en surligner le sens et l'émotion, puis les graver sur des disques, ou autre. Mais nous ne possédons pas tous ton talent, ton audace. Et nous n'avons pas François Pierron près de nous. Il est beau et touchant ton album, criant de vérités et d'histoires : d'amitiés, de copains, de bistrots, de silence, d'amours ; « même pas honte ». Par rapport aux précédents, quelque chose de différent transpire. Malgré le rentre-dedans habituel, il s'exhale une forme de sagesse de « singe d'hiver », de bonté avec une pointe de grave légèreté, « un coin d'éternité qui rassure l'horizon», « un goût de toujours », une légère plénitude. Dur à expliquer.
« Messieurs dames j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle La bonne il ne pleut pas dehors Et la mauvaise je ferme »
Récemment, j'écrivais que tu me faisais, et de plus en plus, penser à Hubert Félix Thiéfaine. D'abord l'ambiance qui se dégage de cet album puis le côté torturé, un brin schizo. Dans une interview Thiéfaine dit que "La musique, elle vient naturellement de l’inconscient, on peut faire passer son inconscient par la musique, tandis que si l’inconscient ne trouve pas le mot, il y a blocage. Il existe même certains blocages à ce niveau qui peuvent être dangereux, créer des névroses. Cela prouve bien que l’inconscient est chargé de mots. Il faut le lâcher, libérer les mots. Une fois que c’est fait, je peux continuer à écrire des journées entières. Mais il y a d’abord toujours cette période terrible : comment débloquer l’inconscient pour aller plus loin ?". Cela correspond bien à l'écriture de ton album. La musique amène le texte, délivre tes mots, les dispense de forme, leur « déroule le fil », « vide les horreurs ». Et ils résonnent en nous. Il y a « deux » Loïc. Le timide, le pudique, le pas-sûr de lui, l'attachant de la vie de tous les jours, souvent aux environs d'un comptoir avec quelques verres, généralement gêné que l'on dise du bien de ses chansons ou de ses concerts. Et celui qui dévaste tout sur une scène, le ravageur, le remueur de tripes, qui culbute une salle ou la réduit au silence avec quelques vers, qui vous « met 10-0 ». « Lui c’est l'timide accompli qu’a des ripostes terrifiantes Lui, c’est la source de la tendresse et le point d’interrogation »
« Au bord de la falaise et le nez dans le vent... »
Ces chansons, elles ont traîné leurs guêtres sur scène avant d'arriver sur ce disque, elles sont abouties, posées, comme un vin bien vieilli, ou une bière fraîche et mousseuse qui attend sur le comptoir qu'on l'écluse d'une seule traite. Choisissez bien votre moment pour insérer ce disque cela fait bigrement mal ou énormément de bien, selon l'instant. Accrochez vous, « la claque va gifler fort », « ça casse tout », « le temps courbe la tête ». C'est une œuvre qui vous retourne. « Ça frime en grand ». Il annonce qu'il a changé. Moi, je trouve qu'il a changé puisqu'il chante vraiment maintenant, il a son style, mais il chante. Il « décompose, décadence, décroche ». Avec moins de rengaines que dans les albums précédents lorsqu'il « avait la tête dans les étoiles ». Comme lui, j'aimerai crier « j'ai changé » mais il a raison : « je vis de mes erreurs, je ne l'ai pas fait exprès ». Les erreurs c'est comme tes chansons, elles nous poursuivent. « J'étais quand même un rude chameau ». Tout y est ; des chansons d'amours (Olympe, C'est toi qui moi), une marche (Le grand matin), une promenade irlandaise (La grande route), un truc nostalgique à la Led Zep ( Ne bouge pas), du blues (Lui)... Rien à dire sur l'orchestration, tout est propre (trop?), « Rock'n roll » . Grâce à François, un magicien qui emmaillote tes vers, et au reste de la bande qui monte la sauce: Eric Philippon, guitariste de La Tordue, l' homme-orchestre Joseph Doherty, et Thomas Fiancette à la batterie. C'est beau, c'est bon. L'éventail est large, et il est captivant, émouvant. « y' a du sourire à nos carreaux » !
« C'est tout pour ce soir ma montagne d'espoir bonne nuit ma jolie ».
Un disque « Silène », avec « L'autre distribution ». Merci Sissi Kessaï.