Etienne Goupil
 

Etienne Goupil,  s’intéresse très vite à la musique. Il pratique l'accordéon puis il étudie le piano à l'occasion de ses cours au conservatoire de musique de Caen. Il prendra également des cours de solfège, harmonie et composition au conservatoire de Rouen en 1969, c'est là également qu'il commencera la pratique de la trompette. Avec Allain Leprest,  il commencera à gratter les cordes d'une guitare en autodidacte. Ensuite, il s'essaiera tout seul à la pratique d'instruments divers comme la flûte, la clarinette, le saxophone, ainsi qu'un peu de violon.

Allain Leprest - Ma puce (Allain Leprest / Etienne Goupil)

C'est vers 16-17 ans qu'il croise la route d’Allain Leprest aux Jeunesses communistes de France.  De fil en aiguille, ils commencent quelques mots sur quelques notes. C’est le début d’une longue amitié où les mots et les notes se cherchent et se trouvent.  Etienne aime les textes d’Allain et Allain la musique d’Etienne. Quand Allain crée la « collectif chanson 76 » et fait ses premiers spectacles, les musiques d’Etienne accompagnent naturellement ses mots.  C’est lui, notamment qui écrira les musiques de « chanson noire » ou « Martainville » … Et dans les tiroirs et la mémoire d’Etienne Goupil, beaucoup de textes d’Allain, habillés des musiques d’Etienne, attendent de pouvoir se présenter au public.
 
Allain Leprest écrit une chanson en hommage à Pierre Louki
qui était horloger. Ce dernier était "jaloux" de son talent d'auteur
Etienne Goupil signe la musique de l'horloger


Etienne se souvient de  la rapidité avec laquelle Allain Leprest  écrit. Il ébauchait au plus deux ou trois textes à la fois, mais n’avait de cesse d’y mettre le point final. Et aussitôt, il enclenchait sur d’autres idées.  Malgré le désordre apparent des papiers, les idées étaient clairement suivies : L’ordre dans le bordel !
 
Martainville (Allain Leprest / Etienne Goupil)
 
C’est aussi par l’intermédiaire d’Allain qu’Etienne Goupil découvre Loïc Lantoine sur scène pour la première fois, dans les années 2000, un dimanche  au Limonaire. Ce dernier déclame, éructe ses textes sans musique. C’est Allain Leprest qui lui permettait de présenter ses mots sur scène, une carte blanche. Etienne Goupil est conquis, frappé par le mimétisme gestuel, visuel des mains de Loïc Lantoine avec celles d’Allain Leprest. Les textes font mouche. Il  va le voir à la fin du spectacle et lui propose d’écrire des musiques pour accompagner ses textes.

Loïc Lantoine commençait le travail sur le CD « les ailes de JéHan »  avec JéHan Cayrecastel.  Il hésite, mais la médiation d’Allain Leprest entraîne une collaboration : deux journées d’écriture. Jéhann avait parlé, peu de temps avant,  avec le poète,  de la forme de la villanelle, sorte de petite poésie pastorale à forme fixe et divisée en couplets qui finissent par le même refrain.  Le parolier  s’y essaie sur deux textes « J’ai pourtant bien cru te voir », et « si qu’tu reviendrais ma belle ». Les dernières actualités sur le génocide au Rwanda inspirent un troisième texte à Loïc Lantoine : « Pardon ». Ces textes sont restés à l'état de brouillon au goût d'inachevé. Loïc ne les a jamais repris. Ils restent la trace de la recherche du poète, les thèmes qu'il aura pu aborder, mais aussi la confrontation à des formes poétiques imposées. 

Etienne Goupil écrira quand même les musiques dans la foulée et enregistrera des petites maquettes de
 ces 3 chansons  sur son « 4 pistes », avec sa propre voix.  Et malgré tout, « J’ai pourtant bien cru te voir » sera interprété sur scène par Nadine Rosselot accompagnée par Eddy Shaff. Mais il n'en reste aucune trace.

Quand Etienne repense à ces deux jours de travail, il se souvient combien lui et sa compagne avaient été bluffés par la rapidité et la qualité d’écriture du poète,  tout en gardant à chaque instant le sens de la  rigolade et la volonté de s’amuser.  

Etienne Goupil sera aussi présent, certains jours,  dans les studios pendant l’enregistrement de « Badaboum » aux côté de Loïc Lantoine et François Pierron dont Etienne Goupil connaissait très bien le père, Gérard Pierron. Avec François, des soirées jazz ont fait sonner le piano et la contrebasse dans la maison familiale des Pierron, et dans le café d’à côté, ils se tapaient souvent la chanson.  Les copains se suivaient, main dans la main, notes dans les mots.



Interprété sur scène par Nadine Rosselo accompagnée par Eddy Shaff






Partition perdue pour cette chanson.  


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