Roland Bacri est né à Bab El-Oued (le quartier populaire européen d’Alger à l'époque coloniale) le 1er avril 1926.
Humoriste pied-noir, il fait ses premières armes de journaliste au Canard Sauvage de Bernard Lecache à Alger. En 1953, il envoya un poème au Canard enchaîné qui le publia. Une relation épistolaire s'établit entre lui, et le rédacteur en chef du journal. En 1956, il est convié à Paris pour une collaboration régulière.
Sous le pseudonyme « Roro de Bab-el-Oued, ainsi que le petit poète », il signe des textes qui se signalent surtout par l'emploi de l'argot algérois. Cette chronique régulière ne s'engagea jamais vraiment en faveur d'aucune communauté, mais eut le mérite de corriger l'analyse du Canard sur la situation algérienne, en particulier sur l'attitude des Pieds-Noirs. Il est chroniqueur à l’hebdomadaire satirique français le Canard enchaîné depuis 1956. Il s'éloigne progressivement du journal dans les années 90.
Son frère, Jean Claudric, qui se nomme réellement Jean-Claude Bacri est l'ami et chef d'orchestre d'Enrico Macias, pour qui il composa « Les filles de mon pays » et « Les gens du nord ».
On raconte qu’il s’exprime si naturellement en vers que ses amis ont été obligés de lui offrir un Dictionnaire des mots qui ne riment pas. Son épitaphe sera la suivante: « Ici git suis. Ici git reste. »
 
·         Le petit Poète, La Canardothèque (1957)
·         Refus d'obtempérer, dessins de Siné, Jean-Jacques Pauvert (1960)
·         Opticon suivi de Classiques transis, Julliard (1960)
·         Le guide de Colombey, photos d'Alain Ayache (1961)
·         Et alors ! Et oila ! (1968)
·         Le Roro, Dictionnaire pataouète de langue pied-noir (1969)
·         Poèmes couleurs du temps (1970)
·         Le petit lettré illustré, dessins de Vazquez de Sola (1971)
·         La légende des siestes (1973)
·         Sacré nom d'une Bible! Poèmes et bibelots par Roland Bacri et Pino Zac (1973)
·         Les Trente-deux Impositions ou 32 manières de se faire baiser par le percepteur, dessins de Moisan, (1974)
·         L'obsédé textuel (1974)
·         Roland Bacri / par Roland Bacri (1975)
·         Giscaricatures / Roland Bacri et Vazquez de Sola (1975)
·         Alexandre Breffort par Roland Bacri et ses amis. Seghers, (1976)
·         Hexagoneries (1976)
·         Le beau temps perdu, Bab, el Oued retrouvé (1978)
·         Les pensées (1979)
·         Trésor des racines pataouètes (1983) Belin
·         Les Rois d'Alger (1988)
·         Les métamorphoses de la rose: un tiens vaut mieux que deux septennats, dessin de Wo?niak, (1995) Le Rocher
·         Le journal d'un râleur (1996)
·         J'ai descendu dans mon Jourdain, la Bible racontée par le petit poète (1999) La Découverte


 
Loïc Lantoine reprend une vieille chanson du patrimoine ch’ti de Roland Bacri, "Les cigares", créée par Raoul de Godewarsvelde, chanteur nordiste mythique : «Quand les cigares y changeront d'bouche / Quand les stars elles changeront de mains / Quand la bonne soupe elle changera de louche / Qui qui sera dans le Bottin ?»

"Les cigares"sur scène, Ch'ti teuf, Festival de Marne, le 14 octobre 2007

 
Au théâtre Jean Vilar
 

"Les cigares" en direct de l'émission d'Effie
sur France Bleue Nord, Loïc Lantoine est
invité avec Joe Doherty et Fil, émission du 11 mai 2013.
 

Effie : La reprise, c'était une sacré surprise, et quand je disais affectivo-régionale .... parqu'il y a beaucoup d'affect, de la région dans cette chanson, qu'on a déjà entendue, Loïc, si vous voulez bien me rappeler la chose, sur "l'Hommach à vous ottes", une compil où pleins de groupes régionaux reprenaient des chansons de Raoul (de Godewarsvelde), en l'occurence c'est une chanson de Raoul"
Loïc Lantoine : "Oui. C'est une chanson que je connaissais pas bien .... comme tout le monde ici, j'ai quand même été biberonné quand même un p'tit peu à la Raoul, au "Capenoules", et c'est Frédérique Delbart, la fille de Raoul de Godewarsvelde, qui m'avait parlé de cette chanson, et ce qui est assez amusant, c'est que, moi j'ai chanté du Raoul, et quand on a sorti le 2ème album qui s'appelait "tout est calme", la musique était de Pierre Brunet, les paroles de Roland Bacri. Et alors moi, j'me baladais en interview, et nombre de journalistes parisiens me regardaient avec de grands yeux : "mais alors, Roland Bacri .... Roland Bacri ?" "Bah oui euh ... " J'connaissais pas ... "Mais Roland Bacri !" avec des yeux admiratifs. Et il se trouve que Roland Bacri, je l'ai rencontré après, il est venu nous voir, d'ailleurs c'est un vieux monsieur maintenant, il écrivait dans le "Canard Enchainé" , et j'me souviens d'ça d'ailleurs, c'est celui qui commentait en première page l'actualité en vers, et qui est une figure du journalisme rentre-dedans. Voilà, c'était assez marrant pasque moi, je portais toute mon admiration pour Raoul et j'étais accueilli par des journalistes qui étaient, eux, touchés par l'admiration qu'il portaient à Roland Bacri qui a écrit cette chanson pour Raoul "quand les cigares"

 
"Les cigares" version studio, gravée sur l'album
"Tout est calme" et sur la compil Hommage à Raoul  
"l'Hommach à vous ottes"


 

 
Loïc Lantoine, toujours ailleurs, toujours plus loin - article du Figaro en 2007
ON LE DIT partout, et pas seulement pour se consoler que les Beatles soient anglophones : artistiquement, la chanson française va bien. Gloires solides, jeunes grands noms, multiples couleurs qui ne s'excluent plus l'une l'autre... Et puis, très régulièrement, de nouveaux genres, de nouveaux styles, de nouvelles inventions. Un peu avant que le slam n'explose (avec Grand Corps Malade) et que le rap ne se taille des habits neufs (avec Abd Al Malik, Rocé, Oxmo Puccino), on avait vu surgir Loïc Lantoine, ovni à l'accent lillois qui proclamait faire «de la chanson pas chantée».
Trois ans après Badaboum, son premier album, il vient de sortir Tout est calme (chez Mon Slip-Warner), deuxième disque d'une puissance troublante, épopée de poésie urbaine dans laquelle on croise des gars blessés pour la vie, des passions furieuses (comme dans Nny, hymne d'un fan de Johnny Hallyday), des ivresses noires... En compagnie de son inséparable contrebassiste François Pierron, Loïc Lantoine arpente la France en tous sens, à raison de 100 ou 120 concerts par an. On les voit dans des festivals de rock, de jazz, de poésie, dans des salles subventionnées aux fauteuils confortables ou dans d'improbables bars à l'écart des routes. «Notre boulot est d'aller à la rencontre des gens. Beaucoup ne vont pas dans les salles de spectacles, alors on essaie d'aller vers eux. Des bars, des comités d'entreprise, des associations...» Dans l'immédiat, il s'est installé à l'Européen, à Paris, jusqu'au 2 décembre, là où, certes, il est peut-être moins évident qu'«il y a un public avec qui il faut gagner la rencontre».
Une carrière patiente
Car Lantoine compte parmi ces valeurs sûres au public fidèle, enthousiaste... mais pas forcément massif. Cent-vingtième des ventes d'albums en France la semaine de sa sortie, Tout est calme est parti pour une carrière patiente, comme son prédécesseur, çà et là célébré comme un des disques les plus novateurs de ces dernières années. Il appartient à une génération qui invente de nouvelles formes sans pour autant rejeter tout l'ancien : «J'ai l'impression que l'on part aujourd'hui dans de grandes évidences qui ne sont pas celles des maisons de disques. En période d'essoufflement, il y a de la place pour beaucoup d'autres choses : il y a eu un retour de la chanson dont on a tous bénéficié, auprès du public comme de la presse. On arrive peut-être en fin de ce cycle-là. Il se passe quelque chose, mais je ne sais pas comment ça se passe.»
En 2003, lorsqu'il est apparu, la presse lui demandait comment un chanteur peut oser ne pas chanter. Désormais, elle l'interroge sur le slam, comme s'il en venait. «On ne peut pas y échapper», avoue-t-il, même s'il n'a jamais appartenu à cette scène. «Le slam est un sujet qui intéresse les journalistes, confirme François Pierron.
Or Loïc chante de plus en plus !» Il reprend ainsi une vieille chanson de Roland Bacri, Quand les cigares, créée il y a des décennies par Raoul de Godewarsvelde, chanteur nordiste mythique : «Quand les cigares y changeront d'bouche/Quand les stars elles changeront de mains/Quand la bonne soupe elle changera de louche/Qui qui sera dans le Bottin ?»
Autour de lui, la contrebasse de Pierron, comme d'habitude, mais aussi des invités inattendus comme le percussionniste Denis Charolles, Christian Olivier des Têtes Raides ou un autre inclassable de la chanson française d'aujourd'hui, Nosfell. «On ne s'est rien interdit, affirme François Pierron. On s'est autorisé avec bonheur, en studio, toutes les rencontres que l'on fait en tournée. On avait envie de les continuer sur l'album. On ne s'est jamais posé de questions – parfois même pas assez. On est autant surpris que quiconque du résultat de cet album.»


 

































 



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