Francesca Solleville est née en 1932 de père gascon et de mère italienne. A la maison, sa mère joue du piano, mais Francesca se passionne pour la littérature française tout en apprenant le chant classique (Schubert, Debussy...). A Paris, elle fait des études de Lettres à la Sorbonne où elle obtient une licence, et suit les cours de la cantatrice Marya Freud. Elle est engagée dans les chœurs de Radio France.
À partir de 1958, Francesca délaisse le chant lyrique afin de chanter ses auteurs préférés dans les cabarets Rive-Gauche de Paris. Influencée par Germaine Montéro et encouragée par Léo Ferré, elle est orientée par Jacques Douai vers la maison de disques Boîte à musique. Elle y enregistre son premier 45 tours en 1959 : Francesca Solleville chante Aragon et Mac Orlan. Elle chante dans de nombreux cabarets : à l'Écluse, où elle chante avec Barbara, à La Contrescarpe où Elsa Triolet et Louis Aragon viendront l'entendre chanter, à La Colombe où elle croise Pierre Perret et au Port du Salut où chantent également Christine Sèvres, Jacques Debronckart, Maurice Fanon, Pia Colombo, Pierre Louki, Ricet Barrier. En 1959, elle chante à la Mutualité deux chansons de Louis Aragon (La rose du premier de l'an et Un homme passe sous la fenêtre et chante). En 1960, elle chante pour son deuxième 45 tours Luc Bérimont, Aragon et Ferré. En 1961 elle chante Mac Orlan dans un nouveau 45 tours. En mai 1962, paraît le premier album 25cm de Francesca, intitulé Récital n°1, où elle chante les poètes Paul Fort (La Marine, mis en musique par Georges Brassens), Charles Baudelaire, Louis Aragon et Jean Ferrat (J'entends, j'entends). Dans les années 1960, elle enregistre également des chansons d'Hélène Martin, Georges Coulonges, Yani Spanos, Philippe-Gérard, Serge Rezvani, et des poèmes de Guillaume Apollinaire et Jean Genet. Elle chante dans le film Dragées au poivre qui sort en 1963. En 1964, elle reçoit le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros pour son Récital n°2 de 1963.
Emission "Gala de la Fine Fleur de la Chanson Française", présentée par Luc Bérimont, diffusée par l'ORTF le 2 mai 1968. Accompagnée par un orchestre placé sous la direction de Jean-François Gaël, Francesca Solleville chante trois chansons : - "Lola, Lola", paroles de Michelle Senlis et Claude Delécluse, musique de Jacques Debronckart - "Vietnam", paroles et musique d'Henri Gougaud - "La fille des bois", paroles de Pierre Mac Orlan (parues dans le recueil "Mémoires en chansons", Gallimard, 1963), musique de Léo Ferré.
Elle s'affirme comme interprète de chansons engagées contre le nazisme, le franquisme, la guerre du Viêt Nam. Elle soutient également la cause ouvrière (Le Chant des ouvriers). En 1971, elle enregistre avec Mouloudji et Armand Mestral La Commune en chantant, un hommage aux cent ans de la Commune de Paris. En 1975, elle sort Chants d'exil et de lutte sur des textes de Pablo Neruda. En 1988, elle célèbre le bicentenaire de la Révolution française avec Musique, citoyennes !. Allain Leprest écrit les paroles de son album Al Dente de 1994. En 2004, elle publie son autobiographie, A piena voce, écrite avec la collaboration de Marc Legras.
En 2008 sort son album "Donnez moi la phrase"
1. Donnez-moi la phrase (Allain Leprest / Jean Ferrat) 4'32 2. Chanson des sans voix (Gilbert Laffaille) 3'08 3. On est de ce pays (Yvan Dautin / Angelo Zurgolo) 3'05 4. Je déménage (Thomas Pitiot) 3'20 5. Le petit matin (Rémo Gary / François Forestier) 3'34 6. Chante encore Leprest (Eric Barbara / Gérard Pierron) 3'50 7. Mangez le poete (Chanson pour intermident du spectacle) (Allain Leprest / Gérard Pierron) 2'09 8. La marge (Rémo Gary / Nathalie Fortin) 3'07 9. Soleil de plomb (Michel Bühler) 3'24 10. C'est ton premier gala (Anne Sylvestre) 2'53 11. Un vieux (Guy Thomas / Jacques Boyer) 1'54 12. Cétacé (Allain Leprest / Michel Precastelli) 3'09 13. Bas les masques (Allain Leprest / JeHan Cayrecastel) 2'13
14. Le sculpteur et le cerisier (Allain Leprest / Gérard Pierron) 2'24 15. Est-ce ça le Chemin des Dames ? (Rémo Gary / Jean-Luc Michel) 3'20 16. Je te passe le poing (Rémo Gary / François Forestier) 3'13 17. La leçon (Bernard Joyet) 3'42
En 2009, elle a fêté ses 50 ans de chanson. En décembre 2009, paraît un livre de Véronique Sauger : "Portraits croisés, Francesca Solleville, Allain Leprest" (Ed. Les points sur les i).
Des impair pour un impair : Un des derniers textes d'Allain Leprest, qu'il lui avait envoyé.
Entretien entre Allain Leprest et Francesca Solleville
Francesca Solleville est avec Isabelle Aubret et Christine Sèvres, la chanteuse ayant le plus interprété Jean Ferrat.
Camarade paroles de Jean Ferrat
Elle interprète les poètes.
Que serais-je sans toi ? Paroles de Louis Aragon
En tant qu'amie d'Allain Leprest, elle lui rend hommage sur scène avec Loïc Lantoine. Ils interprètent "Sacré coco", texte d'Allain Leprest et musique de Gérard Pierron le 16 juillet 2012
2 ans plus tôt, elle interprètait la même chanson aux côtés d'Allain Leprest :
Et une version historique de 1986, mais qui n'a jamais été commercialisée mais est restée une exclusivité réservée pour la fête de l'huma ... pour des raisons qu'on peut comprendre ... Sacré Coco orchestré de manière très personnelle par Gilles Langoureau (musique Gérard Pierron) chanté par Allain Leprest
Sacré coco
Déjà qu'à un an ses parents Poussaient son landau en gueulant Pour Vanzetti et pour Sacco Il a grandi sous une banderole Entre une affiche et un seau d' colle La moindre manif, il y go Sacré coco
Soixante-dix piges et des poussières Qu'il balaie chaque anniversaire Entre les miettes et les mégots Comme il dit "J' suis un dinosaure" On cherchait pas le même trésor C'est là qu'on n'est pas ex-æquo Sacré coco
Il dit aussi "Juré, craché ! J' boss'rai pas pour des haricots Et si ça arrange leurs affaires Demain pour la classe ouvrière J' port'rai des godasses en croco" Sacré coco
Il dit même "Pour les non-voyants Il faudrait écrire les slogans En braille sur les calicots" En classe, il a pas été loin Mais il connaît sur l' bout des poings Cézanne, Beethov' et l' père Hugo Sacré coco
On rentre chez lui sans frapper Là où c'est écrit "J'aime la paix" Au trente-six rue des coquelicots On sirote un alcool de fruits En rigolant, il dit qu' chez lui C'est l' temps des cerises en bocaux Sacré coco
On chante la jeune garde à tue-tête Quand c'est qu' des fois sous sa casquette Souffle un vieux coup de sirocco Et le lendemain, sa geule de bois Sûr c'est la faute à Paribas C.I.A. monopole and co Sacré coco
Pour la castagne, il crie "D'abord !" Pour la fiesta, il crie "D'accord !" Et pour le cul, il crie "Banco !" Il dit encore "Si il fait froid Lutte à l'envers, lutte à l'endroit Se battre, c'est se faire son tricot" Sacré coco
"Y a pas de sans-culotte au ciel" Comme il dit "J'suis pas éternel D'ailleurs, Dieu c'est du rococco Quand j' s'rai mort, juste un bouquet rouge Des chansons et des gens qui bougent Pour qu' le vent reprenne en écho" Sacré coco