Née à Marles-les-Mines dans le Pas-de-Calais en 1946, Françoise Kucheida a dès sa plus tendre enfance une prédisposition à la chanson. Les différentes chorales de sa jeunesse la formeront et la destineront à devenir cette voix qui aujourd'hui nous touche au plus profond de nos émotions.
 
Combien ça coûte ?
Paroles : Allain Leprest.
Musique : Philippe Biais
Album : Cris du coeur (1998)

 

Après un passage au sein de l'éducation nationale en tant qu'institutrice en école maternelle où elle fait chanter les petits, Françoise Kucheida mariée et mère de trois enfants, entreprend avec la complicité de musiciens, une carrière de "baladin" sillonnant tout le Nord de la France avec le spectacle "Récré-Chansons" de 1985 à 1992. Quatre 45 tours verront le jour pendant cette période.
 
Le petit bal perdu
Françoise Kucheida chante Le succès de Bourvil :
Le petit bal perdu de Robert Nyel et Gaby Verlor,
avec la complicité de Romain Didier.


Sa passion brûlante pour la chanson pousse Françoise Kucheida à installer à Liévin, ville où elle réside, un café-théâtre du nom des "Trois Pierrots". C'est en ce lieu qu'en 1993 Françoise Kucheida nouera des liens d'amitié avec Romain Didier et Allain Leprest venus exercer leur talent sur la scène des "Trois Pierrots", devenue le haut lieu de la chanson française dans le Nord de la France.
 
Le géant
Allain Leprest / Romain Didier


En mai 1993, au Festival de Montauban, Françoise Kucheida rencontre Pierre Barouh qui après l'avoir entendue reconnaît en elle l'âme du "blues français". De cette rencontre naîtra le projet d'un album. Deux ans de travail aboutiront à la parution du premier disque de Françoise Kucheida pour le label de Pierre Barouh "SARAVAH". Ce disque qui nous donne à re-découvrir quelques classiques de la chanson française, accueille aussi des compositions de Allain Leprest et Romain Didier ainsi que Pierre Barouh et Richard Galliano.
 
Mon ami d'oreiller
Allain Leprest / Gérard Pierron

 
 La voie lactée
(Françoise Kucheida / Eddy Schaff)


Parlons de ton disque — la meilleure vente actuelle du catalogue Saravah.?Comment s’est fait le choix des chansons ?
 
Le choix des titres a pris du temps. Si on me demandait de me définir, je dirais que je suis une chanteuse réaliste. J’aime la chanson qui parle de la vie concrète, et c’est ce qui me passionne chez Leprest et chez les artistes qui te parlent de choses que tu peux côtoyer tous les jours. Pour ce disque, je voulais rechercher dans le répertoire mais Pierre, craignant que ça ne soit trop passéiste, a insisté pour qu’il y ait aussi des inédites. Il y a donc les deux chansons que m’ont faites Allain Leprest et Romain Didier (Le petit Jupiler et Le chevalet de Liévin) et Léon, que j'ai écrite quatorze ans auparavant. Toutes les autres sont des reprises, certaines très connues, des « monstres » comme Adelaïde, Le petit bal perdu, La bohème et Les petits papiers. On m'en a suggéré aussi, ça a été un travail d'équipe. À cette époque, je ne connaissais pas Tournesol, de Prévert, et Pierre me l’a faite écouter, interprétée par Montand. Je ne connaissais pas non plus La chanson de Margaret (de Pierre Mac Orlan) et elle m’a plu tout de suite.?C’est exactement le style de chansons que j’aime !
 
Parmi les reprises, on trouve aussi deux magnifiques chansons de Barouh : L'allégresse et Chanson pour Teddy.
 
L'allégresse

La première fois que Pierre a entendu ma voix, il m’a tout de suite imaginée chantant ses propres chansons, parmi celles qu’il aime le plus. Il m’en a fait écouter quelques unes et j’ai choisi celles qui me plaisaient, comme Chanson pour Teddy.
 
Les voiliers du grand nord
Allain Leprest / Olivier Moret


Barouh a composé une nouvelle musique sur Les amants de la Place Dauphine, le poème d’Aragon. On en connaissait une version écourtée, par Monique Morelli (en 1965), musique de Leonardi, sous le titre : Jean Julien je ne puis.?
 
Les amants de la Place Dauphine est une succession de tableaux, elle est difficile à chanter sur scène, parce que trop longue : douze couplets dans le langage très académique propre à Aragon. Je crois que Morelli commençait par le cinquième couplet.?Je me suis régalée dans ces tableaux ! Moi, qui ai le goût de l'insolite, je me sentais bien dans la peau de cette femme qui vient de vivre une nuit extraordinaire et qui raconte son histoire à son mari...
 
Au sujet de la chanson Le Petit Jupiler, je croyais, à première vue, qu’il s'agissait d'une coquille...
 
Françoise Kucheida - Le petit Jupiler
(Allain Leprest / Romain Didier)


Jupiler est une marque de bière et tout le monde croit que c’est Jupiter... À Liévin, presque tous les bistrots portent cette marque en enseigne et pour Leprest, un Jupiler est un bistrot !
 
Le chevalet de Liévin a été écrite spécialement pour toi ?
 
Quand les artistes viennent chanter aux Trois Pierrots, ils logent à côté du chevalet du puits 3 de la mine de Liévin, où a eu lieu la dernière grande catastrophe, il y a vingt ans, le dernier coup de grisou qui a fait quarante morts. « Le chevalet », dont le nom véritable est chevalement, c'est cette énorme structure métallique où se tenait la cage qui descendait les mineurs au fond de la mine. Maintenant, les puits sont bouchés, les bâtiments ont été rasés mais la municipalité a gardé deux chevalets, pour le souvenir. Un matin, Leprest est passé devant ce chevalet, éclairé par un lever de soleil magnifique, et il a fait un parallèle entre le chevalet de la mine et celui du peintre... Un an plus tard, en allant déjeuner au Café de la Mairie d’Ivry qui est son Q.G., je lui rappelais sa promesse de m’écrire une chanson. « Je te la fais ce soir, je te promets, tu l’auras ce soir ! », me dit-il. Et sur le rond de bouteille qui traînait sur la table, il commence à écrire : « terril, corons, charbon, chevalet... » et me dit : « Tiens, je connais déjà son titre : Le chevalet de Liévin. » Et le soir même, il faxait le texte de la chanson chez Romain !
 
Le chevalet de Liévin
Allain Leprest / R omain Didier


Extrait de l'interview de Françoise Kucheida parue dans JE CHANTE ! N° 20.
Propos recueillis par Raoul Bellaïche et Colette Fillon, le 15 mai 1996, à Montauban.

 

Damien Nison, pianiste, accompagne ici Françoise Kucheida, au piano et au chant, sur "Je pense à toi" (Jean-René Caussimon / Frédéric Loizeau)
C'est également lui qui apportera une touche musicale supplémentaire, avec Julien Favreuille, sur l'album "Les mots précieux" de Vison, le duo de Jean-Benoît Nison (son frère) avec Cécile Jarsaillon




Autre concert avec Damien Nison

Françoise Kucheida sur la route du temps passé


 
La chanteuse Françoise Kucheida, accompagnée au piano par l'Arrageois Damien Nison, a donné un très joli concert au Camion. Avant cela, des participants à un atelier d'écriture ont livré leurs textes face au public.
 
En prélude à ce concert, un atelier d'écriture a été organisé en présence de Françoise Kucheida. Les participants ont écrit des textes sur le thème « la mémoire sépia », du nom du dernier album de Françoise.
En avant-première du concert, ils ont tour à tour conté leurs textes avec comme sujet « Ma première fois » ou « Je me souviens ». Françoise Kucheida a félicité tous les intervenants et en particulier ceux qui prenaient la parole en public pour la toute première fois.
Avant de commencer son concert, Françoise Kucheida a tenu à rendre hommage à Alain Leprest, auteur compositeur décédé le 15 août 2011. Toutes les chansons qu'elle a interprétées ce soir-là avaient un rapport de près ou de loin avec Alain Leprest. Et c'est donc avec une certaine émotion qu'elle a évoqué le talent de son ami Alain.
Accompagnée au piano par Damien Nison, François Kucheida a effectué un tour de chant d'une petite heure reprenant des chansons de son dernier album, La mémoire de sépia.
Elle a interprété notamment 50 ans ce soir, Tu regardes la mer, Combien ça coûte, Je pense à toi et quelques autres tout en ayant toujours une pensée pour son ami disparu.
Nicolas Daquin, secrétaire de l'association Le Camion a tenu à remercier le FPH (fonds de participation des habitants) sans qui cette soirée n'aurait pu avoir lieu.w
JEAN VERGN
 
OLE (correspondant local)




Duo Françoise KUCHEIDA & Sonia REKIS


Si tu passes là-bas vers le Nord, Où les vents soufflent sur la frontière, N’oublie pas de donner le bonjour, A la fille qui fut mon amour (Bob Dylan)
 
De cette voix et de ce clavier jaillissent le blues du bassin minier, la gouaille expressionniste, les rythmes de bastringue, les amours mortes, les vies perdues. Elles emmènent, elles touchent, elles tourmentent, elles bouleversent.
 
La Kuche rend hommage aux grands auteurs disparus et contemporains quand elle ne s’enhardit pas à chanter Kucheida, tout simplement.
 
Une saveur, une voix dans les sillons de l’émotion, une célébration en chansons … soulignées par les tendresses et les coups de griffe d’un accordéon qui pulse le rock and femme.

















































 



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