J'aimerais tant savoir comment tu te réveilles, J'aurais eu le plaisir de t'avoir vue dormir La boucle de cheveux autour de ton oreille, L'instant, l'instant précieux où tes yeux vont s'ouvrir. On peut dormir ensemble à cent lieues l'un de l'autre, On peut faire l'amour sans jamais se toucher, L'enfer peut ressembler au Paradis des autres Jusqu'au jardin désert qu'on n'avait pas cherché.
Quand je m'endors tout seul, comme un mort dans sa barque, Comme un vieux pharaon je remonte le Nil. Les années sur ma gueule ont dessiné leur marque, Mes grands soleils éteints se réveilleront-ils? On dit depuis toujours, "le soleil est un astre, Il se lève à cinq heures ou sept heures du matin", Mais chaque heure pour moi n'est qu'un nouveau désastre, Il n'est pas sûr du tout qu'il fera jour demain.
Je ne suis jamais là lorsque tu te réveilles, Alors je parle seul pour faire un peu de bruit, Mes heures s'éternisent et sont toutes pareilles, Je ne distingue plus ni le jour ni la nuit, Je ne crois pas en Dieu mais j'aime les églises, Et ce soir je repense au gisant vénitien Qui me ressemblait tant... Mais la place était prise Toi seule sait vraiment pourquoi je m'en souviens.
— Bernard Dimey — musique : JeHaN Cayrecastel — Éditions Paroles de Dimey
Valérie Mischler : J'aimerai tant savoir
Les p'tits plaisirs
Les p'tits plaisirs du jour les plaisirs de la nuit Les croissants du matin, la première cigarette Une bouffée perdue d'accordéon musette Le verre de beaujolais pour noyer ses ennuies L'omelette aux champignons le soir à la campagne Le feu dans la ch'minée et l'odeur du calva Ça vaut tous les châteaux qui s'écroulent en Espagne Mais quand tout va très mal moi je vous dis ça va
Le camembert du siècle et le verre de chiroubles La douzaine de melons échappés du panier Le sourire d'une fille qui sans raison me trouble Le coup du père François, le coup de l'étrier Les p'tits plaisirs du jour c'est du bonheur quand même J'en ai tout un folklore et 24 heures par jour Je promène ma vie par les chemins que j'aime À chacun ses plaisirs, à chacun ses amours
Les p'tits plaisirs du jour, c'est toi quand tu t'éveilles Quand tu sors de ton rêve et que tes yeux ouverts Conservent encore un peu d'incroyables merveilles Paysages inconnus qu'on regarde à l'envers Petit comme un refrain des rues Qu'on attrape au hasard et qui vous fait trois jours Offrez-moi dix fois rien j'en aurais plein la vue À chacun ses plaisirs à chacun ses amours
— Bernard Dimey — musique : JeHaN Cayrecastel — Éditions Paroles de Dimey
Dans la série saison, je voudrais le printemps. — JeHaN
J'ai tout vu tout connu
Allume un grand feu qui se voie de loin Et viens m'attendre au bord du chemin Arrivez nombreux, préviens les copains Je suis heureux, je reviens demain
J'ai tout vu tout connu (bis) J'ai tout gagné tout perdu J'ai tout vu tout connu (bis) Je ne repartirai plus
J'ai bu l'alcool de tous les pays Entre l'enfer et le paradis J'ai côtoyé tous les plus beaux gars J'ai vu la mort comme je te vois
J'ai tout vu tout connu (bis) J'ai tout gagné tout perdu J'ai tout vu tout connu (bis) Je ne repartirai plus
J'ai fait la guerre sans savoir pourquoi Pour des princesses ou n'importe quoi Je peux revenir content Je m'en suis tiré vivant
Grâce à tous les fous que j'ai rencontrés Je suis plus près de la vérité Si je ne suis pas plus riche qu'avant C'est que j'ai tout semé dans le vent
J'ai tout vu tout connu (bis) J'ai tout gagné tout perdu J'ai tout vu tout connu (bis) Je ne repartirai plus
Pour habiller mes histoires de cœur J'ai mélangé toutes les couleurs J'ai sillonné tous les océans J'ai vu couler mes ennuis dedans
Allume un grand feu près de la maison Je veux des fleurs à tous les balcons Tuez le veau gras et préparez-vous Je suis heureux, je reviens chez-nous
J'ai tout vu tout connu (bis) J'ai tout gagné tout perdu J'ai tout vu tout connu (bis) Je ne repartirai plus
Je vous lirais le Kâma-Sûtra Je l'ai chanté sur l'Himalaya Je sais bien que ce n'est pas sérieux Mais c'est encore ce qu'on fait de mieux
Le tour du monde est bientôt fini Vive le jour où je suis parti Mais vive encore plus le jour Où me voici de retour
J'ai tout vu tout connu (bis) J'ai tout gagné tout perdu J'ai tout vu tout connu (bis) Je ne repartirai plus
— Bernard Dimey — musique : Michel Legrand - Eddy Barclay — Éditions Barclay
Cette chanson a été créée par Catherine Sauvage dans les années 70. Je suis très content de « passer derrière » cette grande dame. Je les aime ces interprètes qui utilisent les beaux textes et virevoltent sur les mélodies d'ici-bas. — JeHaN
La version de Catherine Sauvage
Le jour où je saurai
Le jour où je saurai tout seul couper ma viande Et trier sans effort tous les mots que je dis Entrer dans un palace et passer la commande Sans me prendre aussitôt les pieds dans le tapis
Le jour où je saurai compter jusqu'à cinquante Et ranger des millions dans mon petit panier Quand j'aurai redressé ma vieille dalle en pente Et que l'élite m'aura enfin dans ses papiers
Le jour où je saurai m'avancer dans la vie Sans redouter mon ombre et sans raser les murs Ayant récupéré mon froc sous les orties Clamant des vérités dont je ne suis pas sûr
Quand je n'aurais plus peur de traiter de bourrique Ces chevaux en armures dressés dans les jardins Entre l'Académie et le kiosque à musique Quand j'aurai retrouvé mon Grec et mon latin
Le jour où je saurai voir enfin dans la glace Mes yeux sans sourciller et mes dents sans frémir Je serai sans problème avec le temps qui passe Je n'aurai même plus le temps de voir venir
Ce jour-là je le sens, je le flaire à distance Le jour où je saurai marcher seul dans le noir Je sauterai le pas dans le plus grand silence Y aura toujours un con, pour vous le faire savoir
— Bernard Dimey — musique : JeHaN Cayrecastel — Éditions Paroles de Dimey
Le Zoo, texte de B Dimey interprété par JeHan et Dimey (montage)
Le cul de ma soeur
Ma soeur avait un cul quasiment historique Même les vieux du quartier n'avaient jamais vu mieux Il était insolent, il était poétique Et le plus fort de tout c'est qu'il faisait sérieux On venait de très loin voir cette pièce unique Histoire de dire plus tard qu'on s'en était servi Un cul beau comme un dieu, glorieux et magnifique Tous ceux qui l'avaient vu s'en retournaient ravis
(Refrain) Avec un cul comme ça si tu fais pas fortune Ou bien ça s'ra la flemme ou bien ça s'ra qu't'es con Va-t-en l'offrir un peu, le soir au clair de lune Et tu verras ma soeur si c'est moi qu'ai raison
Il est bien évident qu'une telle merveille Ne peut pas être vue par le premier venu Ma soeur montrait son cul à ceux qu'avaient d'l'oseille Et l'on payait d'avance, en or bien entendu Grâce à lui le quartier redevint touristique Retrouva d'un seul coup toute sa prospérité Ma soeur battait de loin les courtisanes antiques C'est elle qui rendit son faste à la cité
(au Refrain)
Ma mère savait r'cevoir le client, ça faut l'dire Elle faisait patienter dans l'p'tit salon du bas Le p'tit clin d'oeil en coin, toujours le mot pour rire "Ah, ça, mon bon monsieur, vous ne le r'gretterez pas C'est un cadeau du ciel, une fille comme ça, j'vous jure Adorant son travail et modeste avant tout Avec un d'ces pétards bon pour toutes les pointures Un cul mon bon monsieur comme y en n'a pas beaucoup"