L’aventure, la voilà

(Avec mon Côté Punk (2007) sur l’album « Mon côté punk »
Autre interprétation : Musique: Jehan Cayrecastel
 
Je cache l'aventure à l'intérieur de moi
J'ai fait trois fois le tour de la rue des Abbesses
A l'heure du whisky, à l'heure de la messe
On peut toujours trouver beaucoup plus grand que soi
L'aventure, la voilà... à portée de la main
Garde ton coeur à gauche et tes deux pieds sur terre
Là, tu verras d'un coup s'effacer les frontières
L'aventure est chez toi mais tu n'en savais rien
 
Il suffit de partir sur des souliers trop grands
De marcher sur les eaux, des ailes autour des tempes
De boire des images et de mordre les vents
De chercher dans le noir des gueules de sa trempe
Il suffit d'être seul et de tenir debout
Au milieu de tous ceux qui gueulent et qui vacillent
Va ton chemin tout droit, l'aventure est au bout
Et tu verras que l'or n'est jamais ce qui brille

"L'aventure la voilà" en live avec Mon Côté Punk
dont Loïc Lantoine faisait encore partie



 
Fais le tour de la Terre avec dix francs sur toi
Va-t'en planter des choux au coeur de la savane
Fabrique des légendes avec tes gueules de bois
Va-t'en faire un tabac un soir à La Havane
Et puis reviens chez toi avec des rides en plus
La gueule boucanée comme sur les images
Jette ton sac à dos et viens poser ton cul
On se partagera le rouge et le fromage
 
Il m'arrive parfois, rien qu'à te regarder,
De franchir d'un seul coup la muraille de Chine
Sauter trois océans sans quitter mon quartier
Ce que je ne vois pas d'ailleurs, je le devine
L'aventure se réveille à l'odeur de ta peau
Au milieu de ton lit, je trouve des navires
Le vent dans tes cheveux fait claquer les drapeaux
Et quand l'amour fleurit... je n'ai plus rien à dire
 
Voir courir devant soi les bisons de Lascaux
Sur un papier de riz, écrire la carmagnole
Boire de la mirabelle dans les bars de Frisco
Le soir à Varsovie, danser la farandole
Voir enfin de ses yeux ce qu'on n'a jamais vu
A trois heures du matin, voir des anges à Pigalle
Mon aventure à moi, c'est ce que j'ai voulu
Etre pour tous les cons un objet de scandale
 
Un soir en descendant la rue du Mont-Cenis
J'avais peut-être un peu forcé sur la bouteille
J'ai vu trois caravelles cingler sur Tahiti
Depuis, cette rue-là pour moi n'est plus pareille
J'y vais boire l'apéro avec des conquistadors
Dont aucun n'a jamais découvert l'Amérique
On mélange à plaisir les vivants et les morts
Et quand on s'est tout dit... il reste la musique



La même chanson interprétée par Jehan
 

Mai 2011: Rencontre avec Loïc Lantoine  (Thou'chant) - extrait
Hier, durant le spectacle, peut-être parce que c’était la deuxième ou troisième chanson qui se situait dans un bar, je t’ai vraiment vu là au croisement de Couté, de Dimey et de Leprest…
 
« Ce ne sont que des belles références, alors je ne sais pas quoi dire… (et, prenant une voix très pompeuse : ) Oui, effectivement, je trouve que je suis à la quintessence de ces trois (rires). Tu sais bien, on a des références communes. Ce sont des références fortes. C’est rigolo, parce que Dimey c’est ma découverte de la chanson, dans un petit bistrot à Wasem, à Lille, avec des gens qui animent des bistrots et m’ont fait découvrir la chanson. Un monsieur qui s’appelle Gérard Busine : grâce à lui, j’ai découvert Bernard Dimey. Gaston Couté, lui, c’est important pour moi, parce que Gérard Pierron, le père de François et repreneur de Couté, c’est aussi lui qui a mis le pied à l’étrier d’Allain Leprest, qui est pour moi la référence ultime. Allain, c’est le mec qui m’a poussé à faire ce boulot-là, alors que je faisais le zouave. »





JeHan, qui a mis en musique et interprété Loïc Lantoine et Allain Leprest avec beaucoup de bonheur (album "les ailes de JeHan" notamment), a également aprécié les textes de Bernard Dimey avec tout autant de talent ... particulièrement sur un disque qui lui est consacré : "Divin Dimey"


Si tu me payes un verre
 
Si tu me payes un verre, je n'te demand'rai pas
Où tu vas, d'où tu viens, si tu sors de cabane,
Si ta femme est jolie ou si tu n'en as pas,
Si tu traînes tout seul avec un cœur en panne.
Je ne te dirai rien, je te contemplerai.
Nous dirons quelques mots en prenant nos distances,
Nous viderons nos verres et je repartirai
Avec un peu de toi pour meubler mon silence.
 
Si tu me payes un verre, tu pourras si tu veux
Me raconter ta vie, en faire une épopée
En faire un opéra... J'entrerai dans ton jeu
Je saurai sans effort me mettre à ta portée
Je réinventerai des sourir' de gamin
J'en ferai des bouquets, j'en ferai des guirlandes
Je te les offrirai en te serrant la main
Il ne te reste plus qu'à passer la commande
 
Si tu me payes un verre, que j'aie très soif ou pas,
Je te regarderai comme on regarde un frère,
Un peu comme le Christ à son dernier repas.
Comme lui je dirai deux vérités premières :
Il faut savoir s'aimer malgré la gueul' qu'on a
Et ne jamais juger le bon ni la canaille.
Si tu me payes un verre, je ne t'en voudrai pas
De n'être rien du tout... Je ne suis rien qui vaille !
 
Si tu me payes un verre, on ira jusqu'au bout,
Tu seras mon ami au moins quelques secondes.
Nous referons le monde, oscillants mais debout,
Heureux de découvrir que si la terre est ronde
On est aussi ronds qu'elle et qu'on s'en porte bien.
Tu cherchais dans la foule une voix qui réponde,
Alors, paye ton verre et je paierai le mien,
Nous serons les cocus les plus heureux du monde.
 
— Bernard Dimey — musique : Cris Carol - Claude Nougaro — Éditions Paroles de Dimey
 

Jehan et Nougaro 



Valérie Mischler : si tu me payes un verre



Je sens qu'il va falloir
 
Je sens qu'il va falloir bientôt changer d'église
Et changer de bistrots, de femmes et de copains,
Tout de suite après boire aller faire sa valise.
Fini le mal de vivre et de gagner son pain...
 
Pourtant j'ai de la peine à sentir, à comprendre,
Lorsque tout se défait, l'effet que ça fera...
Je sens qu'il va falloir que je m'y laisse prendre,
Un grand coup d'épouvante et tout s'engloutira.
 
La vie c'est merveilleux, bien sûr quand c'est vivable.
On se nourrit de peu, mais un peu tous les jours.
Je voudrais vous offrir un gisant présentable...
Je sens qu'il va falloir bientôt changer d'amour,
 
Essayer de franchir la muraille du songe,
De faire quelques pas tout seul et prudemment
Parmi de purs esprits délivrés du mensonge,
Irréels et présents, comme dans les romans...
 
C'est assez rassurant d'imaginer la suite
Et de s'y ménager le gîte et le couvert,
Un paradis joyeux où l'on prendrait sa cuite
Sans avoir à payer l'archange qui vous sert.
 
Je sens que le jour vient de la nuit qui s'installe,
Une superbe nuit, sans planète ni rien
Où j'irai naviguer, visiter les étoiles
Et parler de la terre où l'on était si bien.
 
Il se pourrait fort bien que cette nuit peut-être
Je m'écroule au milieu de ma salle de bains.
N'allez pas réveiller les flicards ni les prêtres,
Un simple coup de fil à deux ou trois copains...
 
J'aime qu'on m'aime un peu, cela n'a rien d'étrange,
Grâce à Dieu, quelques-uns le savaient par ici.
Avant de m'en aller faire le con chez les anges,
Dois-je vous dire adieu, au revoir ou merci ?
 
— Bernard Dimey — musique : JeHaN Cayrecastel — Éditions Paroles de Dimey
 



 



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