Un soir au Gerpil (suite)

En novembre 2013, en duo avec Karim Arab


C'est une maladie, comme on dit, de jeunesse
Je suis un vieux gamin assez mal conservé
J'ai toujours adoré les chemins de traverse
Qui vont du Sacré-Cœur aux quartiers réservés
Je ne demande rien aux gens que je fréquente
Qu'ils soient flics ou curés, à vrai dire je m'en fous
Des mâles à toute épreuve, égarés chez les tantes
Pour prendre un peu leur pied ou pour se faire des sous
 
C'est peut-être au Gerpil, à l'heure du délire
A l'heure où l'on zigzague, en croyant marcher droit
Que j'ai vu mélanger le meilleur et le pire
Et la droite et la gauche et l'envers et l'endroit
Et mourir quelquefois, un peu comme on rigole
Spectacles étonnants qui ne m'ont rien appris
Pourtant ce fut pour moi une excellente école
Car ce qui ne vaut rien n'a jamais eu de prix

 
Bernard Dimey au Gerpil


Loïc Lantoine chante aussi un Dimey beaucoup plus léger, mais seulement exeptionnellement à l'occasion de certaines fins de concert ....  des rappels en .... légère errance ....

La zizique à papa
(Julien Caruana - Bernard Dimey ... eh oui !)

Bien sur il y a la version de Raoul de Godewarsvelde

Et la version (incomplète) de Loïc Lantoine - Live à Nantes 

La zizique à Papa
(Julien Caruana - Bernard Dimey)
 
Trombone à coulisse de mes quinze ans
Tous les sam'dis soirs je soufflais d'dans
Ca tourbillonnait jusqu'au matin, au p'tit jour Papa passait la main
Ils avaient danser douze heures durant, on avait fait le tour du cadran
Mais on été frais comme des gardons, on se tapait la soupe à l'oignon
 
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
 
Les moustaches en crocs, les yeux brillants
Fallait voir mon père tambour battant
Faire tourner la tête à tout l'pat'lin, tandis que Maman rongeait son frein
Mais quand il rentrait à la maison, ce n'était plus du tout la même chanson
Quand il jouait pour elle, pour elle seulement,
Je crois bien qu'il changeait d'instrument
 
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
 
Depuis ce temps là, moi, j'ai grandi. Je peux dire que j'ai vu du pays
Je n'ai rien oublié, non vraiment rien de ce que Papa faisait si bien
Et si maintenant j'ai quarante ans, si je suis jovial et triomphant
C'est que j'ai gardé les instruments dont Papa jouait si brillament
 
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
La musique à Papa! La musique Papa! Je sais qu'on la jouera longtemps!
 
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!
La musique à Papa! La musique Papa! La musique à Papa fait plaisir à Maman!





 
La crucifixion
(avec mon Côté Punk sur l'album  "Mon Côté Punk" (2007))
 
 
I

Tu viens c't' après-midi à la crucifixion?
T'as qu'à v'nir avec moi, ça t'chang'ra les idées !
Ta bergère est pas là, profit' de l'occasion
Moi j'ai prév'nu Lévy que j 'prenais ma journée
J'y ai dit "j'veux voir ça, et pis j'ai mes raisons !"
Il a pas pu r'fuser vu qu'il y va, cézigue !
ça va ram 'ner du monde et marquer la saison
c' t'affair'là, tu vas voir, mais le truc qui m'intrigue
c'est qu'sur les trois clients qu'ils vont foutre au séchoir
Y en a deux, paraît-il, qu'on a dû bien connaître
Ils nous ont fait marron sur un coup d'marché noir
on ira les r'garder, ça les amus'ra p't'être
 
Quand on avait l'tuyau pour les surplus romains
j'avais tout préparé, tout mâché la besogne,
On était cinq su'l'coup, vraiment du cousu-main!
Quand ils nous ont doublé, on a passé la pogne
mais j'dois dire qu'aujourd'hui, je vais bien rigoler
Comm'quoî, mon vieux cochon, y a tout d'même un'justice
Comm'disait mon vieux père: "Faut pas tuer ni voler à moins
d'être certain que le coup réussisse !"
 
Le troisième, il paraît qu'il marche à la gamberge
Il jacte à droite à gauche, on l'a vu v'nir de loin
il est pas vieux du tout, il n'a pas trente-cinq berges
On n'sait pas bien qui c'est, c'est pas un gars du coin
C'est un genr'de r'bouteux, il guérit les malades
ça fait trois ans, guèr'plus, qu'il est sur le trimard
N'empêch'que le Pilate et ses p'tits camarades
l'ont prié d'obéir et d'arrêter son char
Comm'disait mon vieux père : "La poisse, elle vient tout'seule
mais plus tu veux jacter, plus qu'ell'vient rapid'ment
c'est un'bell'qualité d'savoir fermer sa gueule"
Mon père, pour un ivrogne, il n'manquait pas d'jug'ment !
 
D'ailleurs, en fait d'jug'ment, c'est par là qu'ça commence
Si tu veux v'nir, tu viens... Moi j'veux pas m foutr'en r'tard
Tu viens pas... Moi j'm'en vais... J'te dirai c'que j'en pense!
J'pass'rai pour l'apéro, à sept heures, au plus tard.
 
II
  
Ça y est, me v'la r'venu, j'en ai les jamb'coupées
J'ai vu assez d'salauds pour le restant d'mes jours
Et c'est l'genr'd'histoir' qui s'ra vite étouffée
T'en entendras causer, crois-moi, pis mêm'les sourds
 
D'abord le tribunal, une vraie rigolade!
Les carott' étaient cuites, archi-cuites au début
Le Pilate s'en foutait, mais les p'tits camarades
ça gueulait maximum, aussi fort qu'ils ont pu
Le mec, il était là, il a pas dit grand-chose
et pis j'étais trop loin ; j'ai pas bien entendu
tout l'mond'braillaît là-d'dans, mais pour plaider sa cause
y a personn'qu'à moufté... Ni l'avocat non plus...
D'ailleurs, y en n'avait pas! C'était la mascarade!
Et j'suis sûr que le gars il est blanc comm'l'agneau
Tu peux dir'que l'Pîlate et ses p'tits camarades
ça fait avec nous autres un'bell'band'de salauds
On a beau êtr'voyou, viv'comm'des malhonnêtes
y a tout d'mêm'des machins qui vous fout'le bourdon...
Tout était combiné, mêm'Ja croix qu'était prête
Et quand on vous y colle on sait qu'c'est pour de bon...
Et pis la croix maint'nant c'est toi qui t'la coltines
c'est nouveau, j'te préviens, si ça t'arrive un jour
Tout seul et ça su'l'dos jusqu'en haut d'la colline.
Il s'est juste arrêté pour faire un p'tit discours,
il s'trouvait juste en face d'un ramassis d'bonn'femmes
qui chialaient comm'des veaux, faut dir'qu'y avait d'quoi,
Il leur a dit comm'ça " pour le salut d'vos âmes
il vaudrait mieux pleurer sur vous-mêmes que sur moi! "
 
Sa vieille elle était là, la pauv'mémère, tout'seule
Y aurait pas eu un mec pour y donner la main,
surtout quand son fiston il s'est cassé la gueule!
Trois fois d'suite sous les coups d'ces enfoirés d'romains !
Moi, ça m'a foutu l'noir, pourtant j'suis pas sensible
ça m'a tout barbouillé, j'en suis cœur sur carreau!
Faut dir'que l'populo c'est vraiment des horribles
ils sont pour la plupart plus fumiers qu'les bourreaux...
 
Bref, je n'suis pas r'venu pour gâcher la soirée...
Ils l'ont cloué là-d'ssus et tout l'monde est parti...
Moi j'en suis lessivé, tu parles d'une journée...
Et tout l'monde est pareil... et pis c'est pas fini
 
Les deux autres ? Ah ben oui, pardonn'moi si j't'excuse
Hé ben j'les ai pas vus, j'y ai mêm'plus pensé !
Ils sont toujours là-haut, vas-y si ça t'amuse
Pour moi ça va comm'ça, j'en ai vu bien assez !
Paulo, tu m'connais bien, tu sais qu'les innocents
je m'en fous complèt'ment, seul'ment pour le quart d'heure
je dois dir'que c'que j'ai vu, ça m'a tourné les sangs
Un mot que j'dis jamais, Paulo..., ça m'a fait peur !


 



Créer un site
Créer un site