Henri Tachdjian dit Henri Tachan, né le 2 septembre 1939 à Moulins, est un auteur-compositeur-interprète français. Henri Tachan passe sa scolarité au pensionnat catholique de Notre-Dame de Bury, puis dans un lycée à Paris. Ensuite, il rejoint une école hôtelière à Thonon-les-Bains et devient serveur au Ritz à Paris.
Jeune homme mal sous tous les rapports Un peu voûté de l'échine Plus une bosse dans la poitrine Pauvre larbin des milords Pauvre adolescent-oiseau Qui gagne son grain porthume A la sueur de ses plumes Derrière les grilles d'un zoo
Derrière l'enceinte du Ritz ...
Plainte contre X
En 1962, il part pour le Québec. Après son travail comme serveur, il se met à réciter des poèmes « Chez Clairette » (Claire Oddéra), au 1124 rue de la Montagne à Montréal. De passage, Jacques Brel l'encourage à se lancer dans la chanson.De retour en France, il sort son premier album chez Barclay en 1965 qui obtient le Grand Prix de l'Académie du disque Charles Cros.
Jacques Brel écrit une postface au premier album d'Henri Tachan en 1965
En 1977, accompagnant la dédicace de Brel sur certaines affiches de concerts, les mots de Serge Reggiani : "J`aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein coeur Il aime, je l`aime.?"
Frédéric Dard dira d’Henri Tachan : « Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d`anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j`ai chaque fois l`impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torril »
Mais Tachan savait aussi reconnaitre les siens, en général, il était plutot avare de compliments, mais quand il aimait, il le disait haut et fort.
respect partagé d'Henri Tachan pour Frédéric Dard
Et aussi, petit rappel d'une transmission :
Transmission de déclic, de conseils, de pressenti, de ressenti ... * Quand Henri Tachan est encore serveur au Canada chez Clairette (une boîte mondaine, le rendez-vous d’ Aznavour, Brel, Bécaud … ), à Montreal, il rencontre Jacques Brel. Tachan écrivait quelques textes, pour le plaisir. Il les fait lire à Brel qui l’encourage à revenir sur Paris : « Botte toi le cul et rentre à Paris ! ». Il se battra alors pour l’imposer (sans peine vue sa notoriété et son poids musical) chez Barclay. Henri Tachan réussi alors à enregistrer directement un 33 tours, grâce à l’aide de Jacques Brel.
* Quand Allain Leprest rencontre Henri Tachan par l’intermédiaire de Didier Dervaux, il chantait localement autour de Rouen. Il chantait quelques-uns des textes du futur Tralahurlette. Didier Dervaux présente ces textes à Henri Tachan. Allain Leprest raconte : « C’est la lettre que Tachan m’a écrite à Rouen qui a tout déclenché. Un ami, Didier Dervaux, est allé le voir avec les textes que j’écrivais à l’époque. Et dix jours après, il m’envoyait une lettre très chaleureuse et suffisamment convaincante pour qu’on fasse nos valises pour venir à Paris. Tachan a été vraiment une clé. » Coup de fil d’Henri Tachan, au ton péremptoire, à Fred Hidalgo, patron de Chorus : - Salut, c’est Henri. Je vous préviens tout de suite, les amis : je ne raccrocherai pas tant que vous ne m’aurez pas promis, juré, de faire ce que je vais vous demander ! Fred Hidalgo : Ribambelle de points d’interrogation devant cette drôle d’entrée en matière. Le mieux est de le laisser poursuivre. - Hier soir, je chantais au Petit-Quevilly, près de Rouen, et j’ai été soufflé comme jamais par le jeune chanteur qui faisait ma première partie. Je n’ai jamais ressenti un tel choc depuis Brel… Fred Hidalgo : « Waouh ! Pour que Tachan nous dise ça, lui si avare de compliments envers ses collègues, c’est qu’il y a du talent dans l’air ! Comme celui que Brel, justement, avait décelé chez Tachan après qu’il lui eut fait découvrir ses chansons dans le restaurant de Montréal où il était alors serveur, l’enjoignant de rentrer séance tenante à Paris et de se battre pour se faire une place dans la chanson. . » Henri Tachan lui préfacera son recueil de chansons "Tralahurlette" :
"J’ai pas la préface facile : P’têtre parc’que je suis trop exigeant ou pas assez aimant… ou bien les deux. Et puis LEPREST est arrivé ! Nom du Diable, quel choc ! Faut le redire, mes frères : le talent, ça court pas les pages en 1981 ! Ça fait quoi ? 5 ans, 10 ans, plus peut être , que je n’avais pas lu ÇA... Et ce soir, je me sens d’une humilité jubilatoire d’écrire ces quelques lignes. J’ai envie de crier : enfer ! que c’est beau ! Et pour le crier, j’ai envie de trouver des mots qui n’existent pas -ou plutôt qui n’existent plus car LEPREST les a déjà pris, tordus et recrachés en émotion-révolte, en tralahurlette-amour"…. Ah ! Papamaman, ah ! lecteur ! quel pot vous avez ! Et vous, baudruches, mayonnaises, baudruches de toutes plumes, - resquilleurs de l’immortalité, passez votre chemin… Allain LEPREST est arrivé : Je l’aime Henri TACHAN
Dans le même temps, il fait le lever de rideau de Juliette Gréco à l'Olympia.
Juliette Greco - A la mort de Juju
En 1968, il fait la première partie d'Isabelle Aubret et de Félix Leclerc à Bobino, puis celle de Pierre Perret en 1970, .....
"D`abord Tachan, il est jamais d`accord Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds . . . De là à dire qu`il aime pas la guerre, y a qu`un pas Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s`il le fait exprès" (Pierre Perret)
Demain dès l'aube par Tachan
Reprise par Pierre Perret
L'ami Pierrot qui produira deux 33 tours de Tachan en 1978 et 1979
..... et de Georges Brassens en 1972, toujours dans la même salle.
Entre temps, il représente la France au Festival de Sopot 1969 avec la chanson La table habituelle,
La table habituelle
et termine 2e. En 1974, il chante à la « Pizza du Marais » pour son ouverture.
En 1975, il passe deux semaines au Théâtre de la Ville et un soir à l'Olympia en tête d'affiche. Puis, en 1978, il reste à l'Olympia une semaine.
Quelques chansons qui ont marqué sa carrière
Pas vieillir pas mourir
Je ne veux pas d'enfants (malgré cette chanson puissante, il aura plus tard 2 enfants avec sa seconde femme, .... tout en ne reniant pas cette chanson)
Entre l'amour et l'amitié
La chasse
La vie
peinture de Patrick Clémence
En 1999, il passe six semaines au Théâtre de Dix Heures à Paris. Moins médiatique que les autres chanteurs de son époque, Henri Tachan n'en est pas moins un fin lettré qui, comme Léo Ferré et tant d'autres, ......
"Y'en a un qu'est pas mal dans le lot, c'est Henri Tachan. Celui-là, il doit faire quelque chose !" Léo Ferré
...... flirte avec Verlaine, Rimbaud et Baudelaire. Son goût musical pour Beethoven ou Schubert se ressent dans les sonorités de ses musiques comme par exemple dans la chanson Mozart, Beethoven, Schubert et Rossini.
Mozart, Beethoven, Schubert et Rossini
Ludwig
Chanteur inclassable, ses chansons à l'humour noir bousculent le monde du spectacle et dénoncent une vision de la « connerie » et de la « bien-pensance » hypocrite. Les thèmes qu'il aborde sont ceux des auteurs de ces années-là : l'armée, le clergé, les bourgeois, les médias et tant d'autres sont ainsi passés au crible de la rébellion de cette époque tout en restant d'actualité.
Ni centre, ni droite, ni gauche, la vie "Dans mon parti, y'a que moi, et c'est déjà l'merdier"
Les jeux Olympiques (cette chanson sera reprise par Karpatt avec Mano Solo)
"L'histoire" (Inspirée par Alphonse Boudard, "Les combattants du p'tit bonheur")
Déboutonne ma soutane
Côté coeur, côté cul
D'autres chansons abordent des thèmes plus tendres, passant de ses coups de gueule à ses coups de coeur
La tendresse
Qui est noir, qui est blanc
Un homme va mourir
On r'tombe jamais en enfance
Par son côté peu commercial, Henri Tachan est absent des médias. La télévision l'ignore, certaines radios diffusent encore ses chansons mais restent très minoritaires dans l'ensemble. Quelques célébrités ont rendu hommage à Tachan : « Le lion est lâché ! Ecoutez-le rugir... Celui-là rugit fort et rugira longtemps... » écrit Jacques Brel comme postface à son premier Album en 1965. « Crier est un remède contre les larmes. Chanter aussi, je pense ! Lorsque Tachan déboule en scène, petit et noir, étincelant comme une cassure d'anthracite, le front buté, le regard pointu, la lèvre en gouttière ; déjà en sueur, déjà écumant, j'ai chaque fois l'impression de voir surgir un tourbillon, fou furieux avant même sa sortie du torril… » (Frédéric Dard) « D'abord Tachan, il est jamais d'accord ! Il critique tout. Les curetons, il a du mal à les encadrer ! Il fait comme Brel, il raille les bourgeois, il est pas patriote pour deux ronds . . . De là à dire qu'il aime pas la guerre, y a qu'un pas ! Il fait de la provoc systématique, il profère des gros mots, on se demande s'il le fait exprès… » (Pierre Perret) « J'aime Tachan, insolent, triomphant. Il cogne, il mord, il ravage, il saccage, il taille en pièces, il poignarde en plein cœur… Il aime, je l'aime. » (Serge Reggiani)
Salle d'attente
J'vends du vent (enregistré lors de son ultime concert par Christophe Régnier, réalisateur du coffret "Henri Tachan sur scène" )
Henri Tachan chez lui interview (issu du coffret "Henri tachan sur scène")
Dis-moi oui, dis-moi non
Ainsi qu'un hommage rendu par les dessinateurs de Charlie-Hebdo dont la contestation, l'impertinence et l'esprit frondeur sont des caractères assez communs avec ceux des chansons de Tachan.