Loïc Lantoine
 
© Ysabelle Farge
 

Extrait de l'émission "dans les oreilles de Loïc Lantoine"
J'pense que la musique, elle est à mélanger plus qu'à inventer.  Je sais pas, j'imagine  pas ..... de toute façon, c'est pas mon territoire. Moi, j'réfléchis beaucoup aux mélanges, aux rencontres, et avec des choses très simples on peut tout ré-inventer en permanence. L'idée, encore une fois, c'est de l'faire pour les bonne raisons. 
La musique, pour moi, ça permet de donner du repos au guerrier. ca accompagne, j'pense que quelqu'un qui s'bagarre dans la vie, il a droit à une bonne tranche de musique pour prendre un peu de courage, et peut être écouter des choses qui vont lui prouver que sa bagarre est jolie. 

 


Loïc Lantoine est un auteur, interprète français originaire d'Armentières (Nord-Pas-de-Calais).
Il commence par fréquenter les bistrots parisiens avec des amis musiciens tels que La Rue Kétanou, Dikès ou le poète rockeur Stéphane Cadé. Puis, il commence à faire les premières parties de groupes comme les Ogres de Barback ou François Hadji-Lazaro. Mais il est d'abord parolier pour des artistes tels que Jehan (Les ailes de Jehan) et Allain Leprest dont il a fréquenté l'atelier d'écriture, avant de commencer à chanter sur ses propres compositions, particulièrement pour le spectacle "Ne nous quittons plus" en 2000, avec les mêmes Jehan et Leprest. Loïc Lantoine considère Allain Leprest comme son papa de métier, celui grâce auquel il est entré en écriture, puis en musique.

 
Loïc Lantoine en pleine réflexion d'écriture
pendant les ateliers d'écriture d'Allain Leprest


LOIC LANTOINE EVOQUE ALLAIN LEPREST
Même si Loïc Lantoine a chanté de façon régulière avec d'autres groupes : La Rue Kétanou, Mon côté punk dont il est un des fondateurs, et aujourd'hui avec la campagnie des musiques à ouïr, son duo avec François Pierron, puis quartet avec Eric Philippon et Joseph Doherty, et enfin quintet avec Thomas Fiancette, reste son groupe de référence : Les Loïc Lantoine.
 
Tu as présenté ton dernier album lors de deux concerts mémorables au Limonaire, salle emblématique perpétuant l’esprit des anciens cabarets. Actuellement, une polémique touche ce lieu. Peux-tu nous en parler ?
 
Au Limonaire, tous les soirs, des artistes de qualité se produisent sur la petite scène. Les gens qui mangent payent leur repas ; le Limonaire paye les gens qui travaillent là, serveurs, cuisine, etc. Tout ça est déclaré. Ensuite, le concert a lieu, ils passent le chapeau pour les artistes, en recommandant de ne "pas mettre moins que le prix d’une place de cinéma". [...] Aujourd’hui, l’URSSAF veut faire fermer le Limonaire, car ils veulent que les gains de ces artistes soient déclarés, c'est-à-dire qu’ils déclarent des charges sociales sur l’argent donné généreusement par les gens.

Peut-être pour être cohérent avec le statut d’intermittent, comptabiliser les heures des artistes...

[...] la politique du Limonaire, c’est de faire découvrir des gens (Loïc Lantoine notamment, y a fait ses débuts). Si ces artistes-là, de talent mais peu connus, font venir 20 personnes, se retrouvent avec un chapeau de 100€, qu’ils ont trois musiciens avec eux et qu’il faut payer des charges sociales en plus… c’est n’importe quoi !
 

Au cours d'un festival, Loïc Lantoine assiste à un spectacle de Gérard Pierron, et rencontre François Pierron, son fils, qui l'accompagne à la contrebasse, sur quelques morceaux. Ils décident de s'associer en 2003 : Loïc Lantoine pose son timbre rocailleux et le contrebassiste dialogue avec son instrument.
De petites salles en festivals, ils finissent par sortir un premier album "Badaboum", en 2004, sur le label Mon Slip des Têtes Raides. Cet album connait un écho national.

 
Concert de Loïc Lantoine organisé par la FNAC Forum + Interview
Images et montage réalisés par PetitFilms

Après trois années de scènes, sort un deuxième album "Tout est calme" (2006) avec à la réalisation Christian Olivier (auteur-compositeur des Têtes Raides) et au mixage Jean Lamoot (Noir Désir, Salif Keïta, Juliette Gréco...). Le duo s'est entouré de Denis Charolles (La Campagnie des Musiques à Ouïr) aux percussions, les formations Samarabalouf et Nosfell, Pierrick Hardy à la guitare, Cedric Chatelain aux cuivres, bombarde et hautbois, Fantine Leprest au chant. Avec cet album, ils remportent le prix Adami-Bruno Coquatrix 2008, prix qui contribue à rendre possible l'émergence de nouveaux talents.

En 2008, le groupe sort un album Live "A l'attaque". On y retrouve des chansons des deux premiers albums, mais les musiques ont évolué, sont plus complexes. Il y a d'abord des musiciens invités, pour un ou deux concerts, qui viennent ajouter leur sonorité personnelle aux textes. Ensuite, au duo voix/contrebasse s'est ajouté Eric Philippon, guitariste, Joseph Doherty, compositeur, arrangeur, chanteur multi-instrumentiste. Le quartet garde le nom de " Loïc Lantoine" ou "Les Loïc Lantoine". Plus tard, se rajoutera Thomas Fiancette (batterie, percussions).

En 2013, un quatrième opus sort : "J'ai changé". Cet album est le reflet du travail de la nouvelle formation en quintet. Ce nouvel album marque un autre tournant : le label n'est plus "Mon Slip" mais "La Silène". Daniel Yvinec, directeur de l'Orchestre national de jazz et réalisateur artistique,  apporte sa collaboration à l'album avec des arrangements ciselés et complexes.

Pour préparer un album, le groupe fonctionne à l'inverse de la plupart des musiciens actuels. Les chansons sont toujours jouées sur scène, elles y évoluent, sont testées avec le public, avant d'être enregistrées sur un album. C'est ainsi que travaillait Jacques Brel par exemple, afin de tester les réactions du public, et mieux maîtriser les chansons lors du passage en studio. Pour les Loïc Lantoine, l'album ne sert pas à promouvoir une tournée, mais il la conclut. De plus, la scène et le contact avec le public est un élément essentiel pour le groupe. Pour Loïc Lantoine, les enregistrements studio sont des "grands moments de solitude", un passage obligé pour la promotion.

Le répertoire des Loïc Lantoine comporte majoritairement des textes personnels de Loïc Lantoine lui-même. Admirateur de poètes comme Jules Supervielle, Henri Michaux, ou Norge, il ne cherche cependant pas à avoir des références ou des conventions dans le travail d'écriture. La seule contrainte qui est à "l'origine de l'inspiration"..., "ne pas perdre l'émotion". Parfois, une contrainte d'écriture (forme, rime) va intervenir, mais seulement pour "voir les choses autrement et faire entrer son inspiration dans des cadres". En même temps, son attrait pour le "parlé" des gens, le patois et les expressions tordues renouvellent les structures classiques qu'il utilise. Il écrit ses textes pour « qu’ils soient entendus », et « pas lus ». "La lecture s'inscrit dans une durée, le fait d'être entendu, non. Être lu signifie être décortiqué". "Une chanson est du langage oral" et il n'a "pas envie de se retrouver dans un bouquin". Par contre, Pour rendre hommage à ses auteurs et paroliers fétiches, Loïc Lantoine chante des textes d'Allain Leprest, Bernard Dimey (notamment avec Mon côté punk dont Loïc Lantoine est un des fondateurs), Gaston Couté, Norge …
 
Loïc Lantoine ne se considère pas comme un « chanteur engagé », même s'il admet que certains idéaux peuvent « transpirer » dans ses chansons (Tout est calme, Quand les cigares...) Ses textes reflètent logiquement son vécu passé et présent, ses envies, et ce qui l'environne.
Et Loïc Lantoine aime le rouge ! 
 
"Sacré Coco" avec Francesca Solleville, hommage à Allain Leprest,
sur une musique de Gérard Pierron

(écouter d'autres versions chez Francesca Solleville)



 
 



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