Le calme avant la trompette – L’huma

De fait, seul Desproges pouvait se prévaloir d'être un artiste « dégagé ». Eux ne peuvent donc être qu'engagés. Et comment en serait-il autrement ? Le père de François a été biberonné à Gaston Couté ; Loïc, lui, s'est vu mettre le pied à l'étriller par Allain Leprest quittant son Nord pour le retrouver dans une banlieue encore rouge. Si, sur Badaboum, ils n'avaient de cesse de hurler « à l'attaque ! », aujourd'hui, ils préviennent benoîtement : « Quand les cigares changeront de bouche/ Quand la soupe, elle changera d'louche/ Les employés, on s'ra les rois. » Et d'y aller d'un revanchard : « Y faudra plus nous négliger/ C'est nous qu'on s'ra les PDG. »

Debout forcément. Tout en refusant de se faire enfermer lorsqu'on leur demande si cette chanson est née du mouvement des intermittents : « Le problème, c'est qu'on est resté sur une corporation alors qu'il aurait fallu s'ouvrir », estime Loïc. Ajoutant : « Sûr que le système est complètement stupide au point de devoir se déclarer à la recherche d'un emploi, même quand on a vingt dates dans le mois. Mais la vraie galère, ce n'est pas de faire tourner le chapeau. C'est les trois huit... »

En 2009, Allain Leprest était à la Fête de l'Huma
avec Loïc Lantoine et Yves Jamait
Il parle de son engagement :


©Hervé All
"Vendredi soir, soirée placée sous le signe de la chanson et de l'hommage.
[........] L'émotion [...] avec le maître Allain Leprest. Que dire de plus quand un monument de la chanson française nous offre un concert-création avec à ses côtés ses amis Yves Jamait, Loïc Lantoine, Francesca Solleville , Claire Lise, une pianiste aux doigts de velours et une section cuivre classieuse. Moments électriques, chair de poule et larmes aux yeux. Parterre de yeux grands ouverts, buvant les paroles de ce grand poète." (Zebrock)
 
 
Loïc Lantoine et L'engagement

 
Extraits de l'interview d'Hélène Haséra pour "chanson boum" sur France Culture (mai 2013) :
Hélène Hazéra : Tu peux me raconter "le grand matin" ?
Loïc Lantoine : Ca faisait longtemps que je trainais cette idée d'imaginer des gens  qui, à force d'attendre le grand soir, décident de partir ... un beau matin. Et c'est typiquement la manière dont j'ai adoré travailler pour préparer ce spectacle, car j'avais un peu ça en tête, et puis on se trouvait dans un gite, et les gars à se sont mis à boeuffer, là, à improviser des musiques, et moi, de temps en temps, fe faisais "ah ! Est ce que vous pourriez rester là dessus pendant un moment ?" et une fois que j'ai enfilé quelques vers, je leur dit de passer à autre chose, et je vais m'isoler. Et là, j'avais ça en tête, et je trouvais que ça allait très bien avec cette marche avec les guitares et la clarinette basse, une marche tranquille, sereine, et en même temps, vivante et déconnante. Donc voilà, j'ai foncé là dedans. 
(ecoute du "grand matin")
Live à Nantes en janvier 2013

 
H. H. : C'est intéressant car ce sont des chansons qui parlent un peu de politique, mais y'a une sorte de liberté qui est donnée à l'auditeur de faire sa politique lui même. On impose pas une idée. 
L. L. : Non, j'ai un peu de mal avec ça, même si j'ai des convictions. C'est déjà un métier qui est tellement aberrant, de dire à des gens "taisez-vous, c'est moi qui cause", si en plus faut, de leur asséner des vérités qui sont miennes .... J'pense que quand je vais faire de la chanson qui va plus traiter de politique, c'est plus pour le repos du guerrier, c'est à dire, pour ces gens qui se bagarre, leur donner un p'tit peu de courage, ou un peu de repos, ou les embrasser bien fort, plutôt que de leur expliquer comment il fait faire, parce que là,  rien que d'y penser j'ai les mains moites. 

De même, dans l'extrait de l'auto-interview d'avril 2013 pour Nordway :
Pourquoi n'aimes-tu pas l'expression "chanteur engagé" ?
J'ai des colères, des envies de bagarres. Mais c'est dangereux d'essayer de passer pour des chevaliers en croisades. Je me méfie beaucoup du côté "charité business".

 
Et donc discrètement, Loïc Lantoine participe,
par exemple,  à la "fête de la soupe" le 1er mai 2013 à Wazemmes :


Lors de la fête de la soupe le 1er mai 2014 à Wazemmes,
Loïc Lantoine soutien Dgiz sur "ça va aller", avec
Horse Raddisch et Karim Arab aux instruments.


Loïc Lantoine participe aussi à un concert de soutien à ONG parrainage


Tout est calme ..... trop

A l'attaque

Version live, plus acoustique, à Méricourt, avec Karim Arab à la guitare : 
Paroles : Loïc Lantoine ;  et Musique : François Pierron
 
Ce sont les flammes d'une colère
Qui viennent embraser le regard
De l'éparpillement de mes frères
Mes copains du c'est pas trop tard
C'est une joie démesurée
De faire les grandes découvertes
De nos histoires sans passé
De nos conneries recouvertes
Notre fierté d'être sans haine
Et de retourner au charbon
En gueulant les gars faut qu'on s'aime
Et le chemin sera moins long
Et c'est pas fini et ça continue
Vas-y patron sers moi un rêve
Je te le paierai en fou rire
Il est pas l'heure de la trêve
On laissera pas nos poings mourir
 
Si on fait la collec' des rires
C'est pour préparer nos combats
C'est parce qu'on sait pas trop quoi dire
À part regardez plus en bas
Et si on mélange nos pleurs
Dans une mer d'amitié
C'est qu'il nous reste un peu de peur
Et qu'on a su la partager
Quand de sublimes engueulades
Viennent allumer le petit jour
C'est la honte d'un malade
Et c'est pour ça qu'encore on court
Et c'est pas fini et ça continue
Vas y patron sers moi un rêve
Je te le paierai en fou rire
Il est pas l'heure de la trêve
On laissera pas nos poings mourir
 
Et vos têtes en timidité
Tellement vous aimez les autres
Pas besoin de vous imiter
Parce que j'vous aime c'est vous mes autres
Quand la folie dévaste tout
On voyage par petits bouts d'phrase
Un tour de terre en rien du tout
C'est notre cafard qu'on écrase
Quand on reprend le temps de s'asseoir
Au comptoir des quand même content
On s'dit que ça s'appelle l'espoir
On s'dit qu'on a encore du temps
Et qu'c'est pas fini et qu'ça continue
Vas y patron sers moi un rêve
Je te le paierai en fou rire
Il est pas l'heure de la trêve
On laissera pas nos poings mourir
À l'attaque, à l'attaque, à l'attaque, à l'attaque
À l'attaque

Par mon côté punk, ça commence à 0'44''




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