Reprenons le pupitre de Loïc Lantoine et les chansons qui vont avec :
 
Dans les débuts de Loïc Lantoine sur scène, c'est l'histoire d'un gars qui roule en Mercedes, made in Taïwan, avec tous les équipements, la moumoutte au volant, et 3 paires d'phare-brouillard devant (février 2000 à l'Ailleurs) : 



Je roule
 
Putain, j’suis quand même un bon gars
Alors pourquoi qu’j’ai pas d’ami
Ou pas d’bonn’ femm’ qui veuill’ de moi
(Et) j’rêv’ de bisous (et) d’parties d’rami
 
« Ben voilà, qu’il me dit Dédé
C’est pas un pote c’t un garagiste
Chez qui les affaires c’est inné
Tu vas à pied, t’as l’air tout triste
 
Tu devrais avoir un’ bagnole
Comme ça tu ramèn’ras des gens
Les gens c’est souls quand ça picole
Vous s’rez amis en un rien d’temps

 
Et pour l’amour ça march’ pareil
Quand t’as du bien, ça va bien mieux
Les caisses ça les émerveille
Les fill’s c’est ça qu’est c’que tu veux »
 
« Ah oui !  j’lui dis, ça doit êtr’ vrai »
I’ s’trouv’ qu’il avait une occas
Qu’mon p’tit salair’ pouvait s’payer
En dix quinze ans … oui mais elle gaze !
 
Dans ma Mercedes de Taiwan
Où c’qu’i’y’a tous les équip’ments
Avec la moumoute au volant
Et trois pair’d’phar’d’brouillard devant
Je roule en souriant aux gens
Pour qu’ils m’accostent gentiment
 
J’me la suis joué fin stratège
Je commenc’ par les amis mecs
On était à l’heur’ du p’tit dèj
Et je repère un bar impec
 
Là, quelques gars tapaient l’carton
En s’marrant, ça f’sait chaud à voir
J’commande un café au patron
Et là j’aborde mes lascars
 
J’leur fais comm’ ça « Bonjour messieurs !
A vous voir rigoler comm’ ça,
Vous d’vez êtr’ bourrés et  c’est mieux
Si j’vous ramène.  J’suis garé là
 
Et là mes nouveaux pot’s se lèvent
Et tent’nt de me frapper dessus
J’ai couru comme un jeune en grève
Que les CRS ont déçu
 
Et dans ma Mercedes d’ Taiwan
Où c’qu’i’y’a tous les équip’ments
Avec la moumoute au volant
Et trois pair’d’phar’d’brouillard devant
Je roule en souriant aux gens
Pour qu’ils m’accostent gentiment
 
J’reprends la caisse et « oh surprise ! »
Un’ stoppeuse me fait des sourires
Fou d’amour, j’m’arrêt’, ça me grise
Elle monte …. « Merde ! Qu’est ce’que j’vais lui dire ? 
 
Euh … Bonjour … euh …. C’est ma voiture ! »
Quand l’capot s’est mis à fumer
Elle me dit : « Ça c’est quand mêm’ dur !
Le coup d’la pann’ j’ai d’jà donné
 
Mais celui du moteur qu’explose
Alors ça mon gars, j’connais pas
Il fallait quand même que tu oses ! »
.........................?...........................
 
Et quand ses cheveux ont brûlé
Rien qu’un peu mais vach’ment en rogne
Avant d’partir elle m’a giflé
Ça, mon amour avait d’la pogne !
 
Et dans ma Mercedes d’ Taiwan
Où c’qu’i’y’avait  tous les équip’ments
Avec la moumoute au volant
Et trois pair’d’phar’d’brouillard devant
Et ben c’était bien mieux avant



 
 
Toujours les débuts sur scène, Loïc Lantoine
raconte son service militaire .... dont la fin est torride ....

(février 2000 à l'Ailleurs) :

 
Il en parle aussi sur l'interview le se(p)t de coeur .... 
..... on comprend mieux le traumatisme :
" .......  j'avais eu une petite peine de coeur, alors voilà, j'ai écrit quelques textes, et j'ai eu le culot de les présenter à Leprest et puis à JeHan qui a mis en musique mes premiers textes, et qui après a sorti un album avec des textes moitié écrit par Leprest et moitié par ma pomme, ce qui était pour moi complètement hallucinant puisque j'avais là, l'interprète que je préférais et mon auteur préféré. C'était assez surréaliste. J'ai failli louper la résidence de création parce que j'étais à l'armée, ils m'avaient rattrapé ces enfoirés, mais j'ai réussi à me faire réformer juste avant le début de la résidence."

Service militaire
 
« C’est à dir’ que, mon cher Sergent
Je viens vous voir, c’est inquiétant
Pasque depuis que j’suis chez vous …..
Ah oui pardon ! Le garde-à-vous ! ….
 
Voilà ! Depuis que j’suis ici
Les chaussures qu’vous m’avez fournies
J’vous en r’mercie mais, ell’s m’font mal
J’chauss’ du soixant’, c’est plus normal !
 
Alors je me disais comm’ ça
J’aim’ bien la guerr’,  vous trompez pas
Mais puisque mes pieds s’allergisent
Faut m’réformer ! Faites à vot’ guise !

 
Ah tiens ! Vous avez d’la pommade ! »
Il m’a renvoyé en prom’nade !
J’suis à l’armée, c’est alarmant,
J’ai l’arme à l’œil ! Faut qu’ j’parte avant !
 
« Bonjour Monsieur le Commandant
J’veux pas gêner mais cependant
Je viens vous voir, et ça m’inquiète,
Au sujet de la bicyclette
 
Qui tourn’ dans ma tête sans cesse
...............................?....................................
J’déprim’, j’dors pas et je mang’ plus
Et j’ai un goût d’mort au surplus
 
J’arrêt’ pas de me faire chambrer
De m’fair’ cogner dans ma chambrée
Ça m’désespère mais j’suis hors norme
J’ai peur d’êtr’ bon pour la réforme
 
Ah pardon c’est quoi ? Du Prozac ! »
V’là maint’nant qu’j’ai la têt’ dans l’sac
J’suis à l’armée, c’est alarmant,
J’ai l’arme à l’œil ! Faut qu’ j’parte avant !
 
« Commo ço vo mon Général ?
J’suis moins direct en général
Mais je voudrais vous entret’nir
De que’qu’ chos’ qui fait mon av’nir
 
Oh comment qu’elle est bell’ vot’ fille !
Intelligente et puis gentille
Alors quand j’vois tout l’régiment
Se moquer d’elle méchamment
 
Pour deux, trois ….. vingt kilos en trop
Des p’tits boutons et un pied-beau
Moi j’la marrie vot’ p’tit’ énorme ….
Mais soutien d’famill’ ça s’réforme …
 
Y’a urgence elle a cinquante ans !
Topez là ! On publie les bans !
J’tais à l’armée ! C’tais alarmant !
J’avais l’arme à l’œil … Il fallait bien que j’parte avant



 
Toujours à ses débuts, Loïc Lantoine raconte .......
ses couilles énormes ..... et il n'avait pas encore
trouvé le truc du pupitre à l'époque .....

(février 2000 à l'Ailleurs) :



Couilles énormes
 
P’us possibl’ d’avancer mes deux pieds touch’nt plus terre
J’avais comm’ qui dirait une gèn’ dans l’bas du ventre
J’appelle un docteur, croyez-moi, j’étais pas fier
Le docteur, une femme, arrive et me rentre
 
Elle me fit vit’ comprendre que pour mieux m’ausculter
Chaussettes et chaussures, pantalons et cal’çons
C’était du superflu, ça pouvait mêm’ gêner
J’en conçu un p’tit trouble et de la sueur au front
 
Madame le docteur se baisse et m’examine
Bientôt je n’la vois plus elle a comme disparu
Après de longues heures elle revient et sa mine
M’inquiète au plus haut point : « qu’est-c’ qu’y’a ? J’suis foutu ? »
 
Mais, mais, mais monsieur …. Vous avez des couilles énormes !
Monsieur ! Vous avez des couilles énormes !

 
Je reviens d’un pays, me dit-elle effarée
Dont j’ai jusqu’à ce jour toujours nié l’existence
Mirant vos sphères immenses, je fus fort étonnée
De les voir plantées d’une forêt très dense
 
J’en ai vu de velues mais voilà c’est quand y’a
Des séquoias géants qui peuplent des gonades
Que le preux médecin sait pourquoi il est là
J’entreprends la visit’ de vos bourses malades :
 
Quelques pas hésitants sur ce sol un peu mou
Marchant péniblement tant ces bois sont touffus
Et je découvre alors dans un tronc mort un trou
Je m’y glisse fébrile, voilà ce que j’ai vu
 
Oh ! Monsieur ! Vos couilles sont énormes !
Oh ! Monsieur ! Vos couilles sont énormes !
 
Plus qu’une usine à foutre, j’ai découvert un monde
Je traverse en ramant les lacs blancs cassés
Sur une de ces barques dont vos couilles abondent
…………………………………. ? ……………………………………
 
Une fois de l’autr’ côté je regarde et je pleure
J’ai le cœur envahi d’un bonheur soudain
Les paysag’s qui s’offrent à mes yeux découvreurs
Sont d’une beauté sans nom, je vois dans le lointain
 
S’approcher doucement des visages accueillants
Je reconnais alors dans ces gens qui sourient
Tous ceux que j’ai connu qui sont morts maintenant
Ils m’enlacent et m’apprennent qu’ici c’est l’paradis
 
Oh monsieur ! Vous avez des couilles énormes  ….. et divines !






 



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