Loïc Lantoine : J'ai rien compris moi à c'métier là, j'le fais, c'est un malentendu hein ! C'est un malentendu mais maintenant, j'ai un vrai métier, par respect pour mes parents ....
Zacharia et Sammy : Tu t'en fous ...
LL : Nan, j'm'en fous pas du coup ! Tu sais mes parents, ils ont eu quand même des vies .... ils ont super ramé, ils ont vécu des trucs pas marrants, leurs parents à eux c'était encore pire, ils ont eu la chance, peut-être à un moment, de nous offrir quelque chose d'un petit peu mieux, et moi, j'ai commencé à faire un boulot de n'importe quoi. Donc ça les a vraiment fait flipper. Mais aujourd'hui, j'prends ça au sérieux, j'estime que j'ai un métier et j'le dois à tous les gens qui nous font venir, l'équipe ici d'l'espace Jéliote, mais j'le dois aussi aux gens qui vont v'nir voir le spectacle, c'est à dire, les gens pour qui j'fais l'métier. Si j'suis plombier, ce sera pour le mec à qui j'répare le tuyau hein ! C'est pareil ! Et puis j'le doit aussi, quelque part, à mes parents parce que c'est important pour moi qu'ils considèrent que je fais un métier sérieusement et qu'ils se sont battu pour que je puisse faire ça. Pour moi, c'est important !
Z et S : Pourquoi vous dites qu'ils se sont battus, c'est vous qui vous êtes battu pour le faire ?
LL : Mais t'as raison ! Parce que moi aussi j'ai pris un autre chemin ! T'as raison, mais quand même, ils ont essayé de faire en sorte que j'puisse .... tu vois .... être le mieux possible. En me donnant des valeurs, des pistes de respects et d'envies quoi. Après, y'a plein de trucs que j'ai envoyé bouler là-dedans parce que j'ai pas compris, ou parce que j'avais trop peur. J'sais pas. Mais aujourd'hui, j'ai 37 ans et j'pense que j'respecte ça que j'ai pas forcément compris quand j'avais 15 ou 25 ans.
Cela n'en rend leur duo que plus fort. En témoigne Cosmonaute. À ceux qui pourraient penser que l'instrument ne ferait qu'accompagner, que la parole prime, c'est le plus beau des démentis : « À la base, il y a une phrase du père du Loïc : "Aujourd'hui, quand on veut la lune, on n'est pas poète, on est cosmonaute". » « Ça faisait plusieurs années qu'elle lui trottait dans la tête, raconte François. Et puis un jour, j'ai balancé une musique. » « En dix minutes, sourit Loïc, le texte est sorti. »
Cosmonaute (album tout est calme) Auteur : Loïc Lantoine – Compositeur : François Pierron
Mon père m'a dit un jour Un jour que j'étais en... légère errance "Ecoute-moi bien, fils, Aujourd'hui, quand on veut la Lune On est pas poète, on est cosmonaute"
Mon papa Je m'en viens juste d'alunir J' regarde si j' vois pas la maison Et je prends le temps de t'écrire Pour te dire que t'avais raison
Mon scaphandre, il est pas nouveau Mais il sent très bon la sueur Je te salue d' chez mon boulot Le front déposé sur ton cœur
La bande à collègues et puis moi On est contents d'être cosmonautes Au début, on avait les foies Mais on s'est tous collés aux autres
J'étais pas vaillant au labeur Mais d'Armentières à Baïkonour J'ai tenté d' jolier les heures Sachant que t'aurais tout fait pour
Aujourd'hui, dans ce grand bordel J'essaie d' gueuler en souriant Et de tracer à tire d'ailes Un dessin qui unit les gens
Mon papa Je m'en viens juste d'alunir Dis-moi si t'aperçois ma flamme Le plaisir qu' j'ai à divertir Et salue ma maman, ta femme
4 mars 2008, Cosmonaute à Chatillon sur Seine
Ou être papa
Chanson pour un quelqu'un qui vient d'être papa (Olympe est la fille du guitariste, Fil)
Une maman qui se bat
Un grand matin
Une autre maman :
Jour de lessive (sur l'album "tout est calme", et en guest sur l'album "Convoi exeptionnel"d'Al)
Je suis parti ce matin même Encore saoul de la nuit mais pris Comme d'écœurement suprême Crachant mes adieux à paris Et me voilà ma bonne femme Oui foutu comme quatre sous Mon linge est sale aussi mon âme Me voilà chez nous
Ma pauvre mère est en lessive Maman maman Maman ton mauvais gâs arrive Au bon moment
Voici ce linge où goutta maintes Et maintes fois un vin amer Où des garces aux lèvres peintes Ont torché leurs bouches d'enfer Et voici mon âme plus grise Des mêmes souillures – hélas ! Que le plastron de ma chemise Gris, rose et lilas
Au fond du cuvier où l'on sème Parmi l'eau la cendre du four Que tout mon linge de bohême Repose durant tout un jour Et qu'enfin mon âme, pareille À ce déballage attristant Parmi ton âme - ô bonne vieille Repose un instant
Tout comme le linge confie Sa honte à la douceur de l'eau Quand je t'aurai conté ma vie Malheureuse d'affreux salaud Ainsi qu'on rince à la fontaine Le linge au sortir du cuvier Mère, arrose mon âme en peine D’un peu de pitié
Et lorsque tu viendras étendre Le linge d'iris parfumé Tout blanc parmi la blancheur tendre De la haie où fleurit le mai Je veux voir mon âme encore pure En dépit de son long sommeil Dans la douleur et dans l'ordure Revivre au soleil
Des souvenirs d'enfance
Je cours (album Badaboum) Paroles : Loïc Lantoine ; et Musique : François Pierron
Les cheveux de ma sœur, capturés par ma main Fallait pô qu'elle m'embête Là faut qu'on se console, Son sourire sous ses larmes J'lui dirai qu'j'l'aime demain .. En attendant, Frangine, Nos joies creusent des rigoles Les dix balles à bonbons piquées à ma maman A la bourse de l'amour font une fortune d'un rien Son cahier à chansons chanté de temps en temps Quand je m'en foutais bien J'avais tout .. Les miens .. Les soirs de réveillons, on osait s'embrasser M'en fous du .. comment ? .. Père noël Faut voir c'qu'on était beau Et les dimanches d'ennui où mon père me f'sait des jouets, Ouais ! Comment on dit par chez nous Ch'est du sang, ch'est nin d'l'eau C'est du sang, c'est pas d'l'eau
Je cours Dans l'autre sens de la terre Je cours et me fatigue Je ne rattrape rien Et le temps ne me laisse Que souvenirs et regrets Et je cours ...........