Denis Charolles, multi instrumentiste et notament, batteur fou, fait partie de la compagnie des musiques à ouïr.
Il se présente : Denis Charolles, né le 5 janvier 1966, débute la batterie à 10 ans, poussé par Papa, Pierre Charolles, Myopathe, Humaniste, ex-chanteur, grand fan de Charlie Parker et de Georges Brassens, et Maman pour Paco Ibanez et Stan Getz. * 1980 - Divers groupe de rock dans les faubourgs rouennais à l’époque naissante des Olivensteins, des Dogs… Un 1er Bœuf à seize ans le lance dans le monde jazz à Rouen avec Bertrand Couloume, Olivier Fodor, Rémi Mottin entre autres. * 1984 1990 - Mille aventures fabuleuses à la découverte de cette gigantesque musique « Le Jazz », avec Pierre Allart, François Roudaut, Alexander Mac Math Comptom, Sylvie Lebrun, Dominique Etienne , Alexandre Rasse, Stéphane Chappet, Christian Garros, André Ceccarelli, Laurent Dehors, Christophe Monniot…. * 1992 - La rencontre avec Little Bob grâce à Joël Drouin et Bertrand Couloume,, 10 années de tournées, de disques, plateaux télés, concerts de soutiens, Rock au bahut, un cd enregistré à Los Angeles avec les musiciens de Tom Waits, de Willy de Ville. A l’époque, on me propose de rester aux Etats Unis… Je rentre pour retrouver les potes de « tous dehors », à l’époque une sorte de collectif mené haut et fort par L Dehors. * 1993 - On commence par faire la manche dans les rues de Paris et de Rouen avec Monniot et Sergé, l’on se retrouve sur scène l’année suivante au festivald’Uzeste devant nos idoles !!! * 1994 - Commence la grande aventure des musiques à ouïr, via le soutient actif de Catherine Blondeau, de Bernard Lubat et d’André Minvielle. * 1999 - Sortie du Premier cd de La campagnie des Musiques à ouïr sur le label « La Lichère » mené par Patrick Tandin. * 2000 - Afrique du Sud, Heavy Spirits, Grégory Makoma, etc… Catherine Blondeau à L’IFAS de Johannesburg. La Campagnie est élue découverte du Printemps de Bourges. * 2001 - Concerts de la Campagnie avec Yvette Horner et Jac Berrocal au Festival « Sons d’Hiver », début de la forte et tendre aventure avec Eric Lareine (trois spectacles de music hall échafaudés ensemble comme des grands). Début du quartet avec David Chevallier avec Yves Robert et Michel Massot. Plein de folles aventures avec André Minvielle en trio, duo, quartet et j’en passe. Idem avec Monniot (Monniot Mania). Combien de concerts avons-nous faits ensemble ? Une multitude de concerts « happenings » avec Fantazio, ma forte participation à l’immense duo Loïc Lantoine et François Pierron » * 2003 - création du trio Mélosolex avec Vincent Peirani et Fred Gastard, un vrai feu d’artifice musical. * 2004 - création du Label « label ouïe » avec Christine mon épouse, ainsi que le festival du même nom au Lavoir Moderne Parisien ( 7ème édition en 2009). * 2005 - Concerts de la Campagnie avec Brigitte Fontaine à Auxerre, Lyon et à Paris aux Bouffes du nord. Création du spectacle où se croisent les imaginaires communs de l’astrophysique et de la musique et du théâtre « une nuit des étoiles » avec Sylvie Cabrit astrophysicienne, Wajdi Mouhawad (auteur et metteur en scène). * 2006 – A l’occasion des 25 ans de la mort de Brassens, la Scène Nationale de Sète commande aux Musiques à Ouïr un évènement intitulé « Brassens de Sète, Tour du monde » * 2007 – Création d’un nouveau spectacle dérivé de l’évènement de 2006 intitulé « Les Étrangers familiers – Un salut à Georges Brassens » * 2008 – Création de la grande formation « Little Big Mao – La Grande Campagnie des Musiques à Ouïr ». La compagnie en quinze années a dû faire 5 à 600 concerts dans 15 pays d’Europe en passant par l’Afrique du Sud. Un groupe qui se joue des genres, des modes et se retrouve dans les plus grands festivals internationaux mais aussi dans les petits bars étudiants du fin fond du Monténégro. Un clin d’œil à Blaise Merlin et ses idées saugrenues qui m’ont permis de rencontrer Daniel Znyk, Nathalie Natiembé, David Murray et Dominique Pinon dans de fabuleux contextes. L’ensemble mené avec force et délicatesse par Christine Jacquemont, en partenariat avec l’équipe du Trianon Transatlantique à Sotteville-lès-Rouen (76), menée par Régis Sénécal. * 2011 - Création de "Duke et Thélonious
Les musiques à Ouïr en concert sur Thélonius Monk (cration "Duke et Thélonius"), au New Morning, à Paris, le 24 janvier 2012
* 2011 - Création de O Brigitte (avec Loïc Lantoine)
* 2011 - Création d'Electronic Mamies
* 2013 - Création de Poulpes et Diatomées - D'autres vies que les notres (Denis CHAROLLES, batterie, voix - Aurélie SARAF, harpe, voix - Matthieu METZGER, saxophones, effets électroniques, voix - Arnaud DESHAYES, hautbois, voix, vidéo) L'oeuvre mise en lumière dans ce spectacle est une ode à la vie, à des formes de vies, à la vie subaquatique (micro-espèces aquatiques et animaux sous-marins). Grâce aux courts métrages "Les amours de la pieuvre, Diatomées, La croissance des végétaux", on redécouvre le plaisir de se laisser mener dans une forme musicale, plastique et poétique intense d'aujourd'hui. La sensibilité, l'humour, la singularité des films, l'orchestration originale et inouïe offrent à découvrir un spectacle où le rapport de la musique à l'image est étonnant. Il s'agit bien d'un concert cinéma, où les sons et la poésie prennent corps avec l'univers graphique des films de Jean Painlevé, de Stan Brakhage, de Norman Mac Laren. Servie par une orchestration singulière : harpe, voix, saxophones, effets, batterie, percussions, trombone, compositions originales, ou du répertoire, cette nouvelle création des Musiques à Ouïr se situe à la rencontre de la musique, des sciences et de la poésie.
* 2013 - Création du Trio Tombola (Denis CHAROLLES, batterie, percussions, trombone, objets hétéroclites, voix - Julien EIL, saxophone baryton, clarinette basse, flûte traversière - François PIERRON, contrebasse) Trio original de musiciens et d'instruments. Atypique par leur volonté d'offrir un répertoire puisant au fond du connu et du moins connu. Paso doble et compositions originales, improvisations et chansons de Brigitte Fontaine, Georges Brassens, poésies de Robert Desnos. L'effet mouvant de ce répertoire mélangeant valse, musette, chanson, pop, rock, jazz ou improvisation, suscite l'engouement d'un public hétérogène.
* 2013 - Création de "C'est une chanson" (Denis Charolles, chant, batterie, Trombone - François Pierron, chant, contrebasse - Alexandre Authelain, clarinette, saxophone - Julien Eil, saxophone, baryton, clarinette basse)
Un fil tissé de musiques et de chansons en liberté : vous pourrez redécouvrir les chansons, mélodies et poésies d' Albert Marcoeur, Georges Brassens, Jean-Roger Caussimon,Aragon, Francis Lemarque, Robert Desnos, Jo Dassin. Les Musiques aventurières de Julien Eil, Denis Charolles, Alexandre Authelain, François Pierron. Ce répertoire servi délicatement par l'équipe magique des Musiques à Ouïr : Julien, Alexandre , François et Denis offre une belle palette musicale qui saura nourrir vos appétits de mélomane. Vive la musique, vive la poésie ! Trio original de musiciens et d'instruments. Atypique par leur volonté d'offrir un répertoire puisant au fond du connu et du moins connu. Paso doble et compositions originales, improvisations et chansons de Brigitte Fontaine, Georges Brassens, poésies de Robert Desnos. L'effet mouvant de ce répertoire mélangeant valse, musette, chanson, pop, rock, jazz ou improvisation, suscite l'engouement d'un public hétérogène.
* 2014 - Création de L'enfant et les sortilèges (Denis CHAROLLES, percussions, guitare, chant - Julien EIL, flûte traversière, saxophone baryton, clarinette basse - Alexandre AUTHELAIN, saxophone ténor, clarinette - Nathalie FORGET, ondes Martenot - Aurélie SARAF, harpe - Christophe GIRARD, accordéon - Danse : Kaori ITO) Il s'agit de l'adaptation de l'oeuvre de Maurice Ravel, et du livret de Colette, autour d'une orchestration puisant dans des sonorités à la fois acoustiques - harpe, flûte traversière, saxophones, clarinette, accordéon - et électriques - ondes Martenot, Moulin à Ouïr (système interractif visuel et musical), afin d'offrir à redécourvrir l'oeuvre dans une tonalité présente, des intentions d'aujourd'hui, en respectant la partition chantée. Nous explorons les 17 tableaux de l'oeuvre originale avec une réorchestration inédite. En partant du livret, nous nous penchons sur les questions posées au travers de l'oeuvre : - le rapport de l'enfant au monde adulte - le rapport de l'art à la nature et les révolutions stylistiques que les vingtième siècle a apportées dans le monde de l'art.
Discographie : Little Bob - Lost Territories / EMI 1996 Tous dehors / P. Devineau 1998 L Dehors Trio / Evidence 1999 La Campagnie Des Musiques à Ouïr / label « La Lichère » / Frémeaux associés 1999 Monio Mania - Princesse Fragile 2000 Little Bob - Blue Stories / EMI 2002 La Campagnie – Ouïrons-nous / Label Ouïe / Abeille Musique 2003 La Campagnie et Heavy Sprits / Label Ouïe 2003 Loïc Lantoine - Badaboum / Mon slip 2003 ! Rendez-Vous ? / Label Ouïe / Abeille Musique 2004 David Chevallier - Pyromanes / Label Ouïe 2005 La manivelle Magyare / Budapest MC / Abeile Musique 2005 Loïc Lantoine - Tout est Calme / Mon Slip 2006 Mélosolex / Label Ouïe 2008 Un salut à Georges Brassens / Label Ouïe 2010 L'ouïe neuf / Label Ouïe 2012
Denis Charolles, percussionniste Lunettes, mèches, grand diable, Denis Charolles, la trentaine, remue. A la ville, il est un percussionniste réservé, un peu gauche, assez d'extrême gauche, mais à l'amiable. […] Malgré ses clowneries, il dégage un sous-air de vrai sérieux. [...] On connaît le gaillard pour sa participation au groupe le plus cinglé de cette époque, la Campagnie des musiques à Ouïr. On l'a vu avec Yvette Horner (mais oui), Arthur H (bien sûr), Brigitte Fontaine (comme à la radio). En 2005, puce à l'oreille, René Urtreger, pianiste historique, l'invite sur scène à Porquerolles. Il assure le coup comme un vrai batteur de style be-bop. A Cluny, dans un numéro digne de six mois en théâtre parisien, il joue, il bat, il débat, il fait le pitre, il dégaine, devant une salle chamboulée ou pleurant de rire. On en sort titubant.
Charolles à ouïr, alors oyez ! (Interview pour Citizen Jazz.com - édition du 3 juin 2014) On l’attend facétieux, il est émouvant. On le pense brouillon, il est minutieux. On l’imagine sédentaire, il parcourt le monde. Heureusement, il ne paraît pas intolérant, car il ne l’est pas. Denis Charolles, c’est aussi et surtout un batteur. Remarquable au premier coup d’oeil dans sa chemise à frou-frou et son gilet de gentilhomme débraillé, petites lunettes rondes, on dirait Marat, il venir tout droit d’un film de cape et d’épée dirigé par Groucho Marx. Installé derrière sa batterie, il nous présente l’instrument. Il insiste pour qu’on ne pense pas qu’elle soit différente des autres. Et pourtant… De la batterie classique, elle a la forme et le squelette ; grosse caisse, toms, caisse claires et cymbales. Mais, la plupart des éléments présentent des caractéristiques particulières. Des morceaux de ferrailles, du papier à bulle sur les cymbales, par ailleurs fendues, des couvercles de casserole, des pots, des seaux, des pièces de métal à faire sonner, du gravier à remuer, du papier à froisser, des colifichets, des gris-gris, un trombone, un arrosoir, que sais-je encore…
- Votre batterie n’est vraiment pas comme les autres. - Mais si, elle est comme les autres ! Ça commence bien. Puis sérieux, il explique le rôle du son pour l’émotion. Dans ce contexte, il recherche d’avantage à obtenir un son précis, adapter à la situation musicale. Il apparente alors sa batterie à une sculpture, en référence à Jean Tingeli et à son Cyclope. Il revient alors sur l’histoire de la batterie, particulière au sens où cet instrument est né dans le jazz, par et pour le jazz, fruit d’une accumulation successive d’éléments de percussions différents réunis et joués par une même personne. Jazz, accumulation, éléments, différents… nous y sommes. - Chacun de ces éléments à une histoire que je connais. Et mystique avec ça ! Puis il joue de l’arrosoir (technique du Ney) et du trombone. Utilise-t-il tout à chaque concert ? Non, il aime avoir le choix, mais laisse aussi le hasard guider sa main autour de lui pour attraper n’importe lequel des éléments. Il trône ainsi au milieu d’un amoncellement de bruit possible. Arrive la poésie. En effet, il joue avec les sons et le poète joue avec les mots. Il se tourne de plus en plus vers le texte, la chanson. Les sons ne suffisent plus. La poésie joue un rôle important pour lui et ses complices (Christophe Monniot, La campagnie des musiques à ouïr). Ils ont d’ailleurs fait une résidence à Soweto, dans les ghettos, avec des plasticiens, des poètes et des danseurs. Un grand souvenir. Soudain, ce n’est plus le Fanfan-la-Tulipe d’opérette, mais l’artiste investi, convaincu, qui remet en question ses principes, cherche, questionne et trouve. Soweto, dernier endroit sur terre où faire l’imbécile. La Campagnie des musiques à Ouïr tiendrait-elle un secret occulte ? Il parle de création, de musique. - Il y a de la musique partout, et dans la musique il y a autre chose. Il y a dix ans, il part en tournée aux U.S.A. avec Little Bob pour enregistrer un disque, son premier. Il en revient enchanté et propriétaire de sa batterie Gretsch achetée in extremis vingt minutes avant de partir, dans un magasin où elle venait d’arriver. Un têtu, qui passait tous les jours au magasin en attendant qu’elle arrive. Puis, Charolles veut chanter. - Elsa mon amour, ma jeunesse. Suffit-il donc que tu paraisses, ouh… ouh. Il s’accompagne en tapant sur une tôle et en agitant une chaîne. Work song, début du troisième millénaire. « Découvert » par Little Bob et Laurent Dehors, Denis Charolles a fait de la musique pour s’en sortir. Son enfance ne servira pas de modèle aux écolières de Notre-Dame du Sourire et c’est dommage. - Laurent Dehors m’a rencontré alors que je vendais des pains au chocolat sur le marché de Rouen. La semaine d’après, comme je vendais des salades et des tomates, il m’a dit : « Je te prends dans mon groupe » Sidéré. Lequel des deux est le plus fou ? - Il m’avait à peine entendu jouer. Je crois qu’il n’aimait pas la façon dont je jouais d’ailleurs. Ce qui lui a plu chez moi, c’est la façon dont je marchandais les salades et les tomates. Bon. Finalement c’est logique. Tous dehors, la campagnie des musiques à ouïr… rien de moins semblable. Cette rencontre est déterminante. Laurent Dehors est un musicien reconnu et il prend Denis Charolles dans le trio (avec le guitariste David Chevallier), puis dans Tous Dehors et de rencontres en concerts, ils jouent avec Michel Portal, Louis Sclavis, Henri Texier… beau parcours depuis les petites salles de rock rouennaises. Sa coterie, c’est la bande à Dehors, la bande à Monniot. Christophe et Denis jouent en duo, en trio, en orchestre, comme avec Dehors.
Charolles semble correspondre à un univers humoristique et décalé où le jazz prendrait une liberté d’expression hors du cadre musical, mais face au public. La liberté, la démerde, la créativité. C’est ce qu’il recherche dans la musique et qu’il trouve principalement dans les petites formations. Dans la vie, il fait ce qui lui plaît. Et on le retrouve avec la Campagnie en concert avec Yvette Horner.
A leur demande. On n’a jamais entendu ça. Le festival Sons d’Hiver a permis cette rencontre. Le concert a été enregistré. Ce fût magique. Pourtant, les premiers contacts sont restés en mémoire. - Lorsqu’on lui a parlé d’improvisation, elle nous a dit : « Messieurs, la porte est ouverte, j’ai autre chose à faire. Au revoir ». Alors, on est resté pour parler et pour se connaître. On voulait faire ça. Nous avons fait six mois de travail. Yvette Horner. Il fallait le faire. La Campagnie est née de rencontres, d’écoutes, d’expériences. Et Monniot est là encore. Leader de Monniotmania, véritable bombe orchestrale, délirante et fugace, improvisée. Monniot aime rire. Le rire est important, mais il véhicule une émotion. Dans la caricature de l’Eté indien, renommé Dédé l’Indien, le but est de protester contre le système de la variété qui exploite la misère et la pauvreté des gens avec des chansons débiles. Au début, les gens rient. Mais ensuite, ils sont mal à l’aise. Ils ressentent cette arnaque. Insaisissable Denis Charolles, il rebondit sur tout. Dédé l’Indien, c’est du sérieux. Une chanson engagée. Et au premier degré, s’il vous plaît. Mais il manque du texte et Denis travaille dessus, notamment pour la Campagnie. La musique est un langage universel. - L’amitié avec Christophe est un lieu de rencontre. Depuis dix ans. Nous avons commencé à Rouen, dans la rue. Dans les bœufs, on était mis de côté. Il ne jouait pas dans les harmonies, moi je ne jouais pas ce qu’il fallait… alors on a joué ensemble, dans la cave. C’est un travail d’écoute. Nous avons beaucoup écouté de disques, de musiques différentes. C’est une source d’inspiration permanente pour moi. Denis Charolles repart en dansant. On le retrouve un peu plus tard, conduisant une fanfare sud-africaine dans le parc de la Villette, pour le festival ; sur la petite scène de l’Atmosphère, dans le 18éme à Paris. Et ses performances restent une expérience. Il fait vibrer d’une façon si personnelle, en dehors de tout classicisme, de toutes convenance, mais avec sincérité. A suivre donc, sur disques ou en concert avec La Campagnie des musiques à Ouïr, Laurent Dehors, Monniotmania, Pyromanes, etc.
Denis Charolles : batterie Christophe Monniot : saxophones alto et sopranino Rémi Sciuto : saxophone baryton 13 juin 2004 Festival des musiques innovatrices
Christophe Monniot (entretien avec Citizenjazz.com édition du 3 juin 2014) [...] C’est ce que j’ai fait quand j’étais au conservatoire : aller à toutes les sessions d’orchestre, aller écouter des symphonies de Messiaen, des quatuors de Chostakovitch, des trucs merveilleux joués par des gens pointus - c’est un faible mot, sur leurs instruments. Donc je me suis inscrit à ce truc-là, j’y suis rentré, c’était génial parce que j’avais un appartement social. Mais je ne savais pas comment me payer mon déménagement, Charolles lui venait de s’acheter une baraque avec un corps de ferme, avec un toit à refaire entièrement, et pas de concerts en vue. On s’est dit qu’on allait jouer dans la rue, et de là est né la Campagnie des Musiques à Ouïr. Au début il y avait un troisième copain Alex Trecelle à la trompette (du coup moi j’étais au baryton) qui n’est pas resté très longtemps, mais on a fait 2 ou 3 concerts avec lui. Et après Cyril Sergé est venu dans le groupe, comme il était barytoniste, j’ai pris l’alto. Dès le premier jour on était au centre ville de Rouen, on s’est fait engager par un bistrot-pizzeria. On jouait devant la terrasse, il nous filait 400 balles chacun, on faisait la manche, et il nous filait à manger. C’était génial : 5 jours par semaine. Les deux jours où on ne jouait pas, on venait à Paris jouer à Saint-Michel, à la Contrescarpe et dans des lieux comme ça. Donc, je me suis payé mon déménagement comme ça ! Comme évolue la Campagnie ? L’année d’après on a été en pirates à Uzeste. Cyril ne pouvait pas venir, on était à deux avec Denis, on s’est mis à jouer dans les champs. Lubat est venu pour nous virer - il n’y avait pas de festival off, et puis il nous a écouté il a vu qu’on était dans les mêmes genres de problèmes, que ses questionnements étaient peut-être parallèles aux nôtres à cette époque-là. Il nous a engagé pour jouer dans le festival. Le lendemain, on faisait les soli sauvages : c’est une superbe promenade à travers le paysage avec des points d’arrêt pour le public. On a joué dans une menuiserie, on était à moitié nus, on s’était mouillés, on avait mis des feuilles de vigne, on s’était couvert de suie. On était tous les deux avec Lubat au fond qui jouait des machines à bois. Et il nous a engagé l’année d’après. On a fait notre premier concert dans le chapiteau Alban Lubat, et de là sont venues des offres de concerts. Donc on a été amenés à beaucoup tourner, et là Cyril était moins prêt à nous suivre. Il nous a prévenu qu’il ne pouvait pas continuer. C’est pour ça que Rémi [Scuito] - que j’avais rencontré au conservatoire est rentré dans le groupe. [...]
Loïc Lantoine Lantoine, François Pierron et Jo Doherty travaillent à ses côté sur les "Etrangers familiers, un hommage à Georges Brassens". Loïc Lantoine chante Brigitte Fontaine sur la création "O Brigitte".
Il avait apporté sa contribution dès l'album Badaboum, avec ses percuteries, ses graviers, son clairon, ses assiettes et ses couteaux, sa chemise à dentelle, ses roulements habiles et tatata sur "Badaboum"
Il avait également apporté une contribution à l'album Tout est calme à la batterie, à la percuterie, au banjo et au trombone à coulisse sur "Bientôt", "NNY", "Quand les cigares", "Ta tête au carré" et "Mélody Montfort".
Denis Charolles joue sur NNY, Quand les cigares, Mémody Montfort
Le batteur compose les musiques de Bientôt et Ta Tête au Carré.
Bientôt, ta Tête au carré
Mais aussi, il est tête pensante et réalisateur de l'album lui-même", au côté de Chistian Olivier.
Ca c'est fait pas couches. J'ai rencontré énormément de gens. Par exemple, j'ai découvert le jazz .... finalement, le jazz, j'ai été décomplexé grâce à un monsieur qui s'appelle Denis Charolles qui m'a permis de rentrer dans l'écoute de cette musique qui peut paraître exigeante, elle est complexante en tout cas pour certains. Moi j'en fais partie, il m'en faut pas beaucoup, j'suis très impressionable. Oui, du coup, j'ai envie de dire un disque des "musiques à ouïr" : "Ouïrons-nous ?"
A. P. : Vous avez confié la réalisation de ce disque à Daniel Yvinec, le directeur de l'orchestre national de jazz, c'est assez classieux ... le jazz fait partie de votre univers Loïc ?
L. L. : Depuis peu de temps. Depuis 5 ans, ..... un peu plus finalement puisque sur Badaboum, il était présent ... mais c'qui a beaucoup changé les choses chez moi, c'est la rencontre avec Denis Charolles, de la compagnie des musiques à ouïr. Il a monté un spactacle auquel je participe, autour de Brassens, qui s'appelle les "Etrangers familiers"........ Moi j'étais décomplexé d'la poésie, j'l'étais pas en peinture ni en jazz. Il suffit d'se dire ça m'plait, ça m'plait pas pour que d'un seul coup, tout s'apaise.