Georges Brassens, né à Sète le 22 octobre 1921 et mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981, est un poète auteur-compositeur-interprète français. Il met en musique et interprète, en s’accompagnant à la guitare, plus d'une centaine de ses poèmes. Outre ses propres textes, il met également en musique des poèmes de François Villon, Paul Verlaine, Paul Fort ou encore Louis Aragon. Il reçoit le Grand prix de poésie de l'Académie française en 1967. Il enregistre quatorze albums de 1952 à 1976. Auteur de chansons populaires françaises, les plus connues sont : Le Gorille, Les Copains d'abord, Chanson pour l'Auvergnat, Les Amoureux des bancs publics, La Mauvaise Réputation, Je me suis fait tout petit, Les Trompettes de la renommée, Supplique pour être enterré à la plage de Sète, La Non-Demande en mariage...
Toujours des copains .... et eux d'abord
Mysoginie à part ... avec un grand fou rire Georges Brassens
Séduit par les chansons qui passent à la radio, l’écrivain René Fallet va l’écouter un soir aux Trois Baudets. Il en sort ravi et son enthousiasme le pousse à publier un article dithyrambique dans Le Canard enchaîné du 29 avril 1953 : « Allez, Georges Brassens ! »
« La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et… à la chasse aux papillons. »
Touché, Brassens lui écrit pour le remercier et lui demander de venir le voir aux « Baudets ». Leur rencontre sera le début d’une amitié qui durera le restant de leur vie.
La non-demande en mariage
Quelques temps après sa mort, Jean-Marie Le Pen, célèbre représentant du partie du Front National, donc à peu près à l'opposé des idées de Brassens, plutôt rouge et anarchiste, venait déposer une gerbe sur la tombe de ce dernier. Allain Leprest, scandalisé, écrivit une chanson à ce sujet, chanson que chanta Francesca Solleville.
...... au départ, je pensais à la chanson de Brassens. C'est une chanson que j'interprète dans un spectacle qui s'appelle "les Etrangers Familiers", sous la baguette de Denis Charolles, la compagnie des musiques à ouïr. Je m'éclate à faire ça, j'ai découvert le jazz sur le tard, surtout ce free jazz complètement halluciné de cette bande de fou. J'avais de la méfiance pour ces trucs là, et maintenant je m'éclate et j'ai appris énormément de choses, à me placer et tout ça, à me placer musicalement, à faire des trucs genre quand la batterie elle bat en 7, et que la contrebasse elle fait du 4, c'est rendez-vous tous les 28, et moi au milieu, je nage au début. Et maintenant, j'ai appris énormément de choses. Et donc on est avec Eric Lareine qui est chanteur aussi avec moi là dedans. On a joué un sacré paquet de fois du Brassens qui est complètement réarrangé, forcément. Et cette chanson .... Du coup, ça m'a permis de redécouvrir Brassens, parce que, j'crois qu'suis pas le seul dans ce cas là, on les connais tous, mais on prend pas forcément le temps de se plonger vraiment dans le truc, parce que c'est là, ça existe, alors on va voir un peu c'qui sort, les nouveautés. Et on a ce monument là, à côté, dans lequel on s'est jamais plongé tout en estimant qu'on le connaissait. Or, c'est faux, et cette chanson, la marche nuptiale, la première fois que je l'ai interprétée, j'ai été bouleversé devant la beauté de ce texte que je connaissais distraitement et dans lequel je n'avais jamais plongé. Cette histoire des parents qui se marient des années après avec un enterrement qui est mal regardé par les gens, et même pas les éléments qui se déchaînent sur le mariage et lui au milieu qui, d'amour pour ses vieux parents, veut à tout prix sauver le mariage. C'est sublime. Brassens, c'est vrai que c'est hallucinant son écriture. Et il y a un boulot monstrueux. Je suis allé voir cette exposition quand on avait joué les étrangers quand il y avait l'exposition à la cité de la musique, Brassens, .... le boulot du mec ! Je pourrais jamais faire ça. J'ai une écriture relativement spontannée. Et j'aurais jamais le courage de me repencher dessus des années. J'ai notament pu voir une chanson que j'interprète aussi, le bistrot, écrite des années avant, mais y'a le même nombre de couplets, le même nombre de pieds, exactement la même histoire .... y'a pas un vers en commun, pas un seul ! C'est du délire. Le type a refondu sa chanson jusqu'à arriver au bont résultat. J'dirais pas que c'est un modèle parce que je suis incapable de m'faire chier à faire tout ça, et de toute façon, j'ai pas ce talent là évidemment, mais quel bonheur ! C'est beau, et ça, c'est pour toujours ! "
Titres CD 1 : Il suffit de passer le pont Les philistins La marche nuptiale La Juana La mauvaise réputation Au bois de mon coeur Little Mary Gastibelza La Marine La bistrot Les passantes Embrasse les tous La chasse aux papillons Mi' c'hé vous aut' que j'attinds Hécatombe
Titres CD2 : La romance de la pluie Supplique pour être enterré sur la plage de Sète La religieuse Saturn Ja suis un voyou Les bancs publiques La guerre 14-18 Le temps ne fait rien à l'affaire Les oiseaux de passage Presque oui Le vieux Léon Jéhan l'advenu (sur un texte de Norge)
La création du spectacle date de 2008 (lien vers le site des musiques à ouïr). Une belle idée ne fait pas toujours un grand spectacle, mais parfois, une alchimie rare fait d’un beau projet un moment magique, riche et surprenant. Et le miracle opère : chacun au service de l’autre, ils réinventent ensemble Brassens, entre imagination, invention et respect. Et l’on se surprend à découvrir des musiques mille fois entendues, et l’on entend pour la première fois des textes si souvent écoutés. Entre étrangeté et familiarité, les arrangements musicaux font voler la poussière du temps et révèlent le relief et l’impertinence de textes. Conception artistique : Denis Charolles Création lumière : Michaël DEZ Son : Cédric Le Gal Régie : Fabien Marais
A propos... Brassens est-il soluble dans le « patrimoine de la chanson française de qualité » ? Brassens... Un nom qui charrie son flot d’icônes muséifiées... Une pipe, une moustache... Papoum papoum papoum... Des conversations à l’intimité illusoire, piégées dans la boîte à tuer les idées, à rendre le libertaire aussi fréquentable qu’un gendre idéal (…)
Mortifère, n’est-il pas ? Eh bien non, Georges B. « is alive, and well, and living in Normandy »! Car voilà que la folle tribu de la Campagnie des musiques à ouïr éveille la bête, fait remonter à la vie la colère, la tripe, le désir, la tendresse du rebelle statufié. Bien choisis les comparses chanteurs, premiers surpris parfois d’avoir sauté à mots joints dans cette mémoire et d’y avoir trouvé avec nous un « ici et maintenant » auquel ne sied nulle nostalgie.
Les chansons sont réinterprétées dans un souci de liberté. Une liberté d’écriture propre à l’univers des musiques à ouïr, avec la volonté d’en faire surgir du neuf, du présent, de l’intemporel. Les interprètes sont pris au jeu, oui, il s’agit bien de jouer, se jouer de cette époque à travers une œuvre de tous les temps. Amateurs de la «chanson française de qualité», vos souliers sont crottés, écoutez-les chanter ! Les Musiques à ouïr
« La langue, l’articulation, l’esprit musical qui règne autour de Brassens me rappellent étrangement un univers dans lequel je baigne depuis vingt ans ; le jazz » Denis Charolles
Les oiseaux de passage
La Marine - Hommage à Georges Brassens
Mon vieux Léon - Hommage à Georges Brassens
Il suffit de passer le pont
Le bistrot - session d'enregistrement studio de Loïc Lantoine et François Pierron
Quand on est con et compagnie ....
A 1'28, un tendre duo ....
Jehan l'advenu - sur un texte de Norge et une musique (à l'origine) de Jacques Yvart