Le Peuple Delerm

Dans le cadre du Festival "paroles et Musiques de Saint Etienne", édition 2005
PUTAIN D’FESTIVAL ! ! !
 
Et voilà, la 14e édition est terminée. Encore une fois on n’aura pas vu le temps passé. Sept jours de bonheur, de rencontres, de partage, d’émotion, de rires, de larmes...mais surtout sept jours d’amour de paroles et de musiques. Que retenir de cette 14e édition ? Je pourrais vous écrire un roman là d’ssus !
 
Ces Paroles et Musiques en liberté qui ont marqué les esprits, les Apéros Crescendo avec des bars toujours pleins pour y découvrir les jeunes pousses stéphanoises, ces Paroles et sans Musique qui déclame des textes dans des lieux de vie... Une de nos grande fierté est d’avoir démarré le festival par un plateau 100% ligérien ou la qualité du plateau proposé en a surpris plus d’un à commencer par les membres du jury.
 
Autre grand moment avec cette rencontre entre les rappeurs Stéphanois (Fisto, Arom, Souljah’z et Crayon) et Loïc Lantoine et François Pierron, on peut vous assurer qu’ils se sont bien marrés.
 
Loïc Lantoine justement parlons en, notre mascotte ou plutôt nos mascotte avec ses amis François et Boris, nous ont offert un moment d’anthologie vendredi soir, un de ces rares moments dont Jeanne d’Arc se souviendra toute sa vie. Merci donc aussi aux invités Samarabalouf, L’œil Gauche, Phil, Néry, Projet S.I..., Thomas Pitiot, Le Peuple Delerm pour leur talent, leur disponibilité et leur bonne humeur.
 

Expérience avec des rappeurs en 2005 sur le Festival paroles et musiques de saint Etienne,  avec les groupes Redbong (crayon) cité plus haut, Arom, Fisto, SouljahZ, avec une version rap de "je cours" mélangé avec d'autres paroles, et la version rap d"un soir au gerpil" (paroles de Bernard Dimey) mélangée aussi. François Pierron est là également avec sa contrebasse. L'ensemble s'auto-nomme, pour un soir, le peuple Delerm 
 
 
Des mots et un billet assez rapidos comme ça, car l'autre soir au festoche Reclaim the Sounds, il y a un mec (et je l'en remercie d'ailleurs...) qui m'a rappelé, et en bien, un souvenir assez récent et éloigné en même temps (si, si, ça arrive!?!), et avec le recul réellement un bon souvenir, mais que j'avais quelque peu zappé de ma mémoire : le Peuple Delerm!!!
Il y a quelques années, en 2005, suite à une proposition du festival Paroles et Musique, on avait eu a "travailler" entre "rappeurs" (sic!) et "chanson française" (re-sic!)...
Quand je dis "travailler", c'était une rencontre à la Fabrique d'Andrézieux-Bouthéon, un concert le lendemain (je crois) et une participation quelques  jours après à la clôture dudit festival... Semi-impro, presque... Frais quoi!
Ce "travail" avait ainsi donné lieu à un groupe éphémère nommé le Peuple Delerm...
Et quand je dis "on", nous étions Arom & Fisto (des ex-Cinquième Kolonne), Crayon (de RedBong), François Pierron & Loïc Lantoine, et enfin ma gueule !
Enfin bref, on s'est, je pense que là je peux "parler" pour tout le monde, on s'est réellement amusé, et pareil, je crois qu'il y a eu de manière tout aussi réelle un échange entre nos deux "univers", et peut-être même entre "rappeurs" (mais bon là, on se connaissait tous, c'est la famille ou presque!)...
………
Par contre, je ne sais pas, ou je ne m'en rappelle plus, d'où ça vient, qui est-ce qui avait filmé ça, et qui l'a donc foutu sur le web... Mais bon, c'est assez cool!
Allez, c'était tout pour aujourd'hui...
Jah'Zz

Extrait : Un soir au Gerpil


Loïc Lantoine en reparle en avril 2011, lors d'un interview mené par des jeunes pour radio Oloron
Extraits à propos du rap, du slam, et des rencontres autour de ces musiques : 

Zacharia et Samy (pour  radio Oloron): Vous avez enregistré avec un groupe de Rap Redbong "coup de grisou"
Loïc Lantoine :  Bah oui, on a fait ça et c'est des gars qui bossent à Saint Etienne, et qui pratiquent un rap vachement ouvert. Ils avaient envie de faire un peu des cascades avec un instrument, comme on dit, organique, une contrebasse, un truc en matière et pas uniquement en électronique. Et puis, avec un imbécile comme moi qu'aime bien le rap mais qui le pratique pas, mais qui en même temps  est sur une parole qui peut se rapprocher parce que, quand il s'agit du rap que j'aime, on parle à peu près de la même chose.

……………………………………….

Z et S : Vous dites que vous faites de la chanson pas chantée, c'est pas du slam, pas du rap, vous faites quoi alors ?
LL : Bah, j'me débrouille. Au lieu d'avoir envie de faire ce que j'aimais, c'que j'avais envie de reproduire,  moi j'avais envie de rien reproduire .... j'avais un copain qu'avait quelques trucs à proposer, moi j'avais deux trois bricoles en route, et puis on a installé une petite esthétique toute pourrie à nous, et ils se trouve que depuis on tourne depuis 10 ans avec ça. C'est pas réfléchi, c'est juste parce qu'on s'entendait bien.

 Z et S : Vous ne vous sentez pas un peu inclassable ?

 LL : Bah si je l'suis, j'prends ça pour un compliment camarade !

 Z et S : Dans votre répertoire, quelle chanson est la proche du slam ?

 LL : Je sais parce que tu sais, à force de faire les choses qu'on a envie de faire, on sait plus c'que ça veut dire. Le slam, au départ, si moi j'me réfère à quand j'lai rencontré, sur le film américain, avec les gus qui chantaient en zonzon, je vois qu'on est sur une poésie urbaine, j'comprends bien ça. Moi à l'époque, j'démarrais un p'tit peu mes bêtises à Paris, et c'était des mélanges avec des types qui venaient du hip hop comme d'une vieille mémé qui se souvenait par cœur du texte qu'elle avait appris par coeur à l'école; Jean De La Fontaine ou j'sais pas quoi, et tout ça s'mélangeait en disant ben voilà, tu fais un morceau, t'as droit à une boisson et puis tu rencontres et c'était vachement mélangé. Et c'est c'que j'ai aimé, c'était qu'c'était très ouvert. Après, artistiquement, s'il y a une esthétique slam, j'sais pas. Après si tu dis qu'il faut parler comme ça (imitation voix trainante) , et c'est du slam, et si tu parles comme ça (imitation voix plus nasillarde)c'est du rap .... j'en sais rien. J'me laisse aller et quand j'vois des gens qui font des trucs bien, peu importe l'étiquette qu'on leur a mis d'ssus, ou qu'ils ont bien voulu s'laisser coller. Moi y'a des trucs qu'j'aime bien et y'a des trucs qu'j'aime pas.


Z et S : Peux-tu nous parler de Dgiz ?
 
LL : Dgiz c'est la mitraillette qu'a une technique en rap qu'est infernale mais qui est un improvisateur de fou. J'l'ai regardé bosser un peu parce qu'il est vraiment terrible. Lui aussi d'ailleurs il aime bien mélanger les genres, c'est à dire que Dgiz, il bosse régulièrement avec des imbéciles comme moi ou d'autres. Il aime aller à la rencontre des gens et bosser avec des instrumentistes, pas forcément, uniquement avec des machines. Alors, j'l'ai regardé bosser parce que maintenant, je sais c'qu'il fait faire maintenant pour improviser, c'est un truc infernal. Il faut avoir 10 000 p'tits gimmicks ou façons d'se rattraper ou des trucs qu'il connait par cœur etc , c'qui fait qu'il peut t'arranger un nom, un prénom, une situation, un endroit où on est, il va toujours retomber sur ses pattes si jamais son flot d'improvisation, il va un p'tit peu s'ralentir, il va pouvoir amorcer la pompe à nouveau. Parce qu'il a plein de trucs pour s'accrocher aux branches qu'il connait par coeur. Et Dgiz il est hyper fort. J'aime le rap parce qu'on a remis le stylo dans les mains du populo. C'qui m'a parfois agacé dans l'rap c'est l'ego trip, c'est à dire "c'est moi l'meilleur, j'vais t'marcher d'ssus, j'vais m'en sortir et j'aurai pleins d'caillasses et des super gonzesses". Ça, ça m'soule parce que c'est comme si les mecs, pour s'sortir d'la galère dans laquelle ils sont, il fallait marcher sur la tête des autres. J'suis pas d'accord avec ça et Dgiz il pratique ce truc en disant non, il réfléchit plus, même si c'est un type qu'a la rage, il réfléchit plus au partage et à l'envie de faire ensemble et de construire. En tout cas, il trace sa route, il attend pas les autres. Et il est prêt à entendre n'importe qui qui aura quelque chose à lui proposer.

 
Z et S : Vous pensez que vous pouvez faire pareil que lui ?
 
LL : Que Dgiz ? ! ! A la voix, non, c'est impossible. On a chacun nos trucs et Dgiz il est hyper balaize ! Tu l'as écouté faire ?

 
Z et S : Non
 
LL : Bah faut qu't'écoutes ça un p'tit peu, tu vas voir le mec à la mitraillette, il t'met 50 mots à la seconde. J'peux pas suivre là ! J'sais qu'j'parle vite mais là ......

 
Z et S : Sinon, vous savez faire du vrai slam ?

 LL : C'est quoi du vrai slam ? Fais m'en un, j'essaye et j'te dis.

 Z et S : Non, bah non, j'sais pas en faire. Mais c'est un truc improvisé.

 LL : Nan, le slam, c'est pas forcément improvisé, ça peut être très écrit. L'impro, oui, t' a l'heure on parlait de Dgiz, oui, c'est une vedette (de l'impro). Le slam, c'est quoi finalement ? C'est déposer c'qu'on a envie de déposer, et y'a pas forcément d'musique. Ça veut dire quoi ? C'est dire les choses, mais les avoir réfléchi avant. Tu les improvises ou tu les improvises pas, si t'écris n'importe quel texte. Du vrai slam, oui, j'sais en faire, ou alors personne ne sais en faire. J'crois que le slam ça veut rien dire en tout cas. On a compris à un moment, le slam ça représentait plus une façon de regarder les choses qu'une esthétique, qu'une façon de faire artistique, un truc qui ressemble à quelque chose. Et si, aujourd'hui, t'entends des gens qui, dès qu'il commencent à faire un truc "Ah ça, c'est du vrai slam !" , pourquoi tu reconnais ça, parce que c'est trop fait et qu'ils sont à la ramasse de quelque chose et tu dis "ah ouais, comme d'habitude !". Moi j'ai pas envie de faire des trucs qui ressemblent à c'qu'i' font les autres. J'ai envie d'me laisser aller à qui j'suis quoi.

 






























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