Photo © Ysa Gudule
http://www.ysa-gudule.com/
 

Rue de la Muette depuis 1998...des répétitions dans des garages, des hangars, des cabanes de jardin, puis des concerts dans des bars, des cafétérias, des prisons, des supermarchés, des lieux alternatifs, des boîtes de nuit, des cinémas, des foyers d'accueils, des comités des fêtes, des maisons de quartiers, des collèges, des maisons des jeunes et de la culture, des théâtres subventionnés et luxueux, des festivals classieux déjantés, Nantes, Bastia, Lille, Bordeaux, Périgueux, Reims, Pornichet, Cannes, parfois pour les yeux aveugles d'une petite Marocaine nécessitant une opération urgente, parfois pour les rescapés du tsunami au Sri Lanka ; à Moscou au parc Taganskij le soir de la fête de la musique, l'accès de la scène entouré de policiers dans leurs uniformes faisait penser à ceux de l'armée rouge. Un grand tatoué complètement bourré est monté sur la scène et m'a léché les pieds en hurlant Jude Jude... Juif, juif..., un soir à Berlin, moi fils de juif allemand, j'ai chanté ma chanson sur le camp de Drancy. Un incroyable concert en Bulgarie au même programme que les filles de la star'academy accompagnées de types tellement bizarres avec leurs gueules de mafieux!
 

Une superbe tournée au Folk festival de Nanning en Chine, 6 concerts où 3000 Chinois reprenaient ensemble le refrain de "Ma mère traîne au café...." : ça ira mieux demain..., cette chanson inspirée de "Boublechki" ce joli traditionnel yiddish que m'avait appris ma mère....
 
Rue de la muette est un groupe de chanson française java rock nourrie de musique klezmer, où se mélange l’univers du cirque et des fêtes foraines.
Contraste de textes désenchantés et de musique festive, morceaux rapides ou lents, le groupe aborde tous les registres et toutes les nuances. Entre un instrumental à l’énergie balkanique et une chanson hommage aux déportés de Drancy, Rue de la Muette nous fait voyager entre fête et l'émotion...

 
Les mauvais coups - live

Il suffit parfois d'une voix, parfois même d'un souffle, pour que le charisme d'un homme vous saute aussitôt aux oreilles et ne vous lâche plus ; Patrick Ochs, chanteur de Rue de la Muette, dégage ce charme-là, envoûtement puissant tout en coups et en bosses ; hauts et bas vertigineux d'un timbre écorché aux profondeurs aspirantes. Ses chants d'amour plus ou moins désespérés et ses coups de gueule de déçu révolté nous entraînent dans leurs valses un peu folles et toujours libérées. Car ici, l'accordéon n'est ni musette ni vraiment réaliste, il devient presque rock, fait écho aux clarinettes tsiganes et aux gui­tares manouches. Tout se mêle, et la Rue de la Muette s'agite de sons irrésolus. De temps à autre, une fée slave et inspirée semble même s'être penchée sur le berceau du groupe, qui trace sa route depuis plus de dix ans et publie aujourd'hui sa plus belle réalisation. D'ailleurs, quand Patrick Ochs ose s'attaquer à Comme à Ostende, monument de chanson signé Caussimon et Ferré, on se dit que sa présence vocale n'a pas fini de nous habiter.
 
Comme à Ostende
 



Et un spectacle où l'ont voit défiler
sur grand écran des vidéos de Miss Chémar

Photo © Ysa Gudule
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"Patrick Ochs, le chanteur de Rue de la Muette, est un homme que le monde étonne et qui prétend parfois ne s’étonner de rien. Il se contente de stocker dans sa mémoire, « sans regarder », les paysages, les visages qu’il a croisés.
Il a enregistré cinq albums, publié ses carnets de route, des carnets de voyages qui l’ont mené de la Chine aux pays de l'Est, du Proche-Orient jusqu’à Montréal en passant par La Défense ou le sud de la France...
Partout, il raconte des histoires pleines de musiques, écrit des  chansons à penser, des chansons à danser.
En 2011 il enregistre un duo avec le chanteur Charlélie Couture, un autre musicien, peintre et photographe. Quelque part sur sa route, un éléphant et deux clowns traversent une rue grise, enfumée. C'est la couverture du dernier album de Rue de la Muette, Parade.
Patrick raconte et photographie ce qu'il voit, « sans regarder » .
Il suit des artistes de cirque, dort dans la caravane, caresse la tigresse, reste dans la loge avec ses amis magiciens, le clown et la dresseuse de chiens, photographie derrière le chapiteau ceux et celles qui se préparent avant de se lancer sur la piste.
Il y a deux ans, il a écrit un spectacle, un récit musical avec des acrobates, des filles aux éléphants des dompteurs mélancoliques et leurs lions fatigués. Il y avait aussi des gares de triage, des cimetières de trains qui avaient emmené leurs cargaisons de voyageurs vers des destinations de rêves ou de cauchemars — des masques empruntés, des villes traversées...
Pas la peine d’insister, ce sont des images qu’il a photographiées « sans regarder » (qu’il dit).
Patrick Ochs trace sa route et photographie un monde étonnant et magnifique. Il le raconte, il a renoncé la plupart du temps à le comprendre, car « tous les hommes savent que le monde n’est que ce qu’il est »…
Rémi Karnauch

Funambule - album les mauvais coups 

"Parti pour traverser le monde sans le regarder, parti trop vite, ou d'un pas trop lent.
Je suis parti. J'ai quitté mon vieux travail, mon costume gris et ma cravate bleue marine .
Parti chanter avec le groupe Rue de la Muette . Mes costumes de scène imitaient vaguement ceux des photos d'August Sander, artiste de l'Allemagne des années 1930.
5 albums et un bouquin.Nous avons beaucoup voyagé. Mais les voyages m'ennuyaient!
Je n'étais là que pour le spectacle du soir! Je réflechissais, je râlais, je faisais le malin, puis je passais
sans me voir.
sans regarder...
Alors, je ne faisais que des images vite fait, pour me souvenir de l'escalier qui menait de la scène à la loge où parfois je roupillais.
Mes amis musiciens s'installaient et rigolaient. Je me faisais des copains. Je m'endormais dans le silence de ma chambre d'hôtel, loin du vacarme.
Sans regarder!
Parfois, j'oubliais même mon appareil photo! Vraiment, vraiment, je ne serais jamais un vrai photographe !
ni un vrai chanteur, d'ailleurs! Ma voix trop rauque, trop difficile à dompter, comme un vieil ours sauvage...
-"Qu'est ce que tu feras de ta vie si tu n'as pas de métier!" disaient mes parents avant de me coller, piètre apprenti dans la chambre noire d'un photographe!
Au début, j'avais 16 ou 17 ans.. En 1970, 1972, j'avais les cheveux longs, des pattes d'éléphants et je faisais déjà le malin ...
Les années ont passé... musiques et mots, rythmes et mélodies, passions et doutes ont été mes plus fidèles compagnons de route.. On fait moins le malin, quand on marche solitaire le long des voie ferrées ou sous la voute musicale des immeubles dans de grandes villes lointaines...
Je me suis accroché à mes amies acrobates, à mes copains clowns et magiciens! J'ai parlé à des dompteurs-des gens charmants quoiqu'un peu inquiétants! j'ai observé leurs reflets dans les yeux de leurs animaux fidèles. Je les ai suivis à la parade, au carnaval, dans les trains ou entre les rangées boueuses de camions.
Je me suis même fait des amis musiciens élégants et généreux. Avec eux, j'ai voyagé loin. J'ai partagé les mêmes peurs et les mêmes joies. Il suffit juste de sortir de la maison, puis un jour d'y revenir pour essayer de raconter ce qu'on a vu.
Parfois je les ai photographiés très vite, trop vite.
Presque sans même les regarder,
comme on jette un caillou dans la rivière, juste pour se souvenir des ondes sur la surface de l'eau...
parfois j' ai recomposé des histoires , stockées dans ma mémoire...
"Je voulais juste marcher sur la route pour voir le soleil avant qu'il ne se lève"....
 
Patrick Ochs
janvier 2012"

 
Ma mère traîne au café

 
Photo © Ysa Gudule
http://www.ysa-gudule.com/
 







































 



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