Parfois, j'oubliais même mon appareil photo! Vraiment, vraiment, je ne serais jamais un vrai photographe !
ni un vrai chanteur, d'ailleurs! Ma voix trop rauque, trop difficile à dompter, comme un vieil ours sauvage...
-"Qu'est ce que tu feras de ta vie si tu n'as pas de métier!" disaient mes parents avant de me coller, piètre apprenti dans la chambre noire d'un photographe !
Photo de Patrick Ochs

Au début, j'avais 16 ou 17 ans.. En 1970, 1972, j'avais les cheveux longs, des pattes d'éléphants et je faisais déjà le malin ...
Les années ont passé... musiques et mots, rythmes et mélodies, passions et doutes ont été mes plus fidèles compagnons de route.. On fait moins le malin, quand on marche solitaire le long des voie ferrées ou sous la voute musicale des immeubles dans de grandes villes lointaines...
Je me suis accroché à mes amies acrobates, à mes copains clowns et magiciens! J'ai parlé à des dompteurs-des gens charmants quoiqu'un peu inquiétants! j'ai observé leurs reflets dans les yeux de leurs animaux fidèles. Je les ai suivis à la parade, au carnaval, dans les trains ou entre les rangées boueuses de camions.
Je me suis même fait des amis musiciens élégants et généreux. Avec eux, j'ai voyagé loin. J'ai partagé les mêmes peurs et les mêmes joies. Il suffit juste de sortir de la maison, puis un jour d'y revenir pour essayer de raconter ce qu'on a vu.
Photo de Patrick Ochs - à Bergerac

Parfois je les ai photographiés très vite, trop vite.
Presque sans même les regarder,
comme on jette un caillou dans la rivière, juste pour se souvenir des ondes sur la surface de l'eau...
parfois j' ai recomposé des histoires , stockées dans ma mémoire...
"Je voulais juste marcher sur la route pour voir le soleil avant qu'il ne se lève"....
 
Eric Lantain par Patrick Ochs
Patrick Ochs
janvier 2012"
 

Justine+ Justine et Lara © Patrick Ochs photomontage 1m10 sur 1m60
photo extraite du photo-langage et du spectacle réalisés avec les jeunes du CFAA de Reignac(33) au Festival des Lycéens et des Apprentis de Cenon les 16 et 17 mai 2014 "Apprentissages/Apprentis de Passages"

 
 

Il présente ses photos sur son site : c'est ici !

M Valet par Patrick Ochs
 
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Patrick Ochs, c'est aussi un livre :
 
 
 
Carnet de route
Textes: Patrick Ochs
Illustrations : José Correa
Préface : Jean-François Balmer
 
« Au commencement, je rêvais de poser mon sac et ma guitare à l’arrière de mon break...?» « Arrivé sous le chapiteau, un type en costume de clown nous a placés mon père et moi au bout du gradin ! Plus tard , une dame en costume à paillettes nous a distribué le programme. Plus tard le type en costume de clown est venu chercher ­mon père et l’a emmené sur la piste. Mon père a revêtu un costume d’ours et il s’est mis à danser debout sur un ballon ! Je ne savais pas que mon père dansait et jonglait… » Patrick OCHS, le chanteur de « Rue de la Muette », nous livre quelques extraits de ses carnets de route, de ses textes de chansons, illustrés par José CORREA.

D'autres larges extraits sur le site de Patrick Ochs

 


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A propos de From & Ziel, Michel Kemper disait, sur les enchanteurs
"Dès l’entame, la parenté avec Loïc Lantoine (et avec Patrick Ochs, de Rue de la Muette) est criante : pareil saisissement ! Ce n’est pas dû qu’au timbre d’ailleurs, mais aussi à une manière de déchirer les mots, les déchiqueter et de presque gueuler l’émotion. "
D'ailleurs, parmi les chanteurs de "hanhons hançaises", Patrick Ochs en apprécie peu, mais celui qui domine dans son palmarès, c'est Loïc Lantoine.
Il leur est arrivé aussi de partager la scène ensemble, et François et son père ont été sources d'inspiration à plusieurs niveaux, Patrick Ochs nous raconte :  


"En 2005, cette année-là nous jouions souvent; nous venions d'enregistrer notre troisième album avec Rue de la Muette, Les Mauvais Coups. L'album avait été réalisé à Lyon et il est sorti au Chant du Monde, une maison de disque qui aimait la chanson et les musiques du monde. Pas mal de route, beaucoup de répétitions avant de réaliser de studieuses séances de studio et un spectacle ambitieux et compliqué. Je portais un costume assez lourd et vaguement effrayant. j'avais du mal à dépasser une certaine distance avec le public. L'album et le spectacle n'ont pas  été très bien accueillis au départ. Très noir, très conceptuel,  assez produit, sorti au mauvais moment, cet album a surpris ce public de rock Kletzmer festif qui commençait à suivre Rue de la muette et il a eu du mal à convaincre un autre public de chanson française dès sa sortie. J'en fus très affecté. Les choses se sont installées avec le temps et finalement, il fait aujourd'hui partie des albums que j'ai eu le plus de plaisir à enregistrer et dont je suis assez fier; je chante encore plusieurs titres de cette époque-là.
Je me souviens donc, que nous avons joué à trois reprises avec Loïc Lantoine. Il faisait le premier plateau et nous jouions après lui. Il était adorable et très charismatique, respectueux des autres et très marrant.
Un couple scénique fantastique avec François Pierron, son contrebassiste. Je revois la contrebasse 
posée sur scène, dans la lumière, avant le spectacle. Il racontait que Charlie Mingus avait joué dessus et ça m'a inspiré une chanson : « La Valse de Mingus et B. B. King » (Album "Assez de Pognon"). C'est un joli titre qui m'a été inspiré par cette image et par une profonde discussion un soir en suisse avec David Cérésa mon contrebassiste qui a également été très impressionné par cette rencontre avec François. Je connaissais François depuis qu'il était petit; j'avais été très proche du chanteur Gérard Pierron, son père qui m'avait fait découvrir Gaston Couté. J’allais souvent chez lui en Touraine. Ma rencontre avec Gérard, le père de François alors que j'étais très jeune a été décisive.
La Valse de Mingus et B. B. King
 
Nous étions en pleine tournée et j'étais assez tendu. Je rencontrais peu de monde et sortais peu de ma chambre d'hôtel. Je traversais une période personnelle un peu compliquée, je crois . Vous voyez ce que je veux dire...
J'avais remarqué qu'ils passaient leurs nuits à jouer à la console sur la télévision de leur chambre d'hôtel, et je sais que les musiciens les rejoignaient de temps en temps pour terminer la nuit autour de quelques verres.
J'ai vu tous les soirs son formidable spectacle du bord de la scène et je n'ai jamais réussi à jouer normalement (nous étions 6 sur scène et nous jouions à fond la caisse, avec intensité et énervement) sans vider la salle et provoquer le regard gêné du public et des organisateurs. C'était très angoissant et difficile à assumer. Loic Lantoine faisait un vrai carton tous les soirs. j'en garde encore un souvenir assez apeuré, comme si tous les charmes se rompaient les uns après les autres des que nous entrions en scène après son concert.
Les choses ont fini par se tasser pour nous et notre spectacle a repris sa vitesse de croisière.
Je me souviens que tous les soirs, à la fin du spectacle, nous partagions la scène avec Loic Lantoine et François Pierron pour un salut main dans la main. Un geste qu'il voulait fraternel et rassurant pour terminer la soirée;
C'est un très grand chanteur, un type élégant et généreux. Je suis heureux de l'avoir rencontré. Je pense souvent à lui."

 
Patrick Ochs mai 2014
 
Photo © Ysabelle Farge


 



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