Le Café de la Rue à Bruxelles,
un lieu ou Allain Leprest s'est produit.


 
Le plus simple pour interviewer Loïc Lantoine, c'est de lui donner rendez-vous dans un bistro :
 

Photo S. Mortagne
 
On lui a donné rendez-vous au Rétro, bistrot plein d'âme tout proche de la maison Folies de Wazemmes, à Lille.
Il habite à côté. Quand il n'est pas en tournée, il vient jouer au 421, siroter quelques mousses et retrouver des potes. « Il y a des prolos, des bourges le midi, des gens qui viennent s'encanailler, des jeunes, des vieux, des artistes. C'est important un café comme ça, c'est un carrefour. » Le single de son album (J'ai changé, sorti en début de mois) en playlist sur FIP ou France Inter parle justement d'un rade du quartier qui a baissé le rideau il y a quelques années : le Vazen. La chanson s'appelle Je ferme. À la fois fermeture définitive et chronique du quotidien. Le refrain : « J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, il pleut pas dehors. La mauvaise, je ferme. » Loïc Lantoine : « C'est ce que disait le patron, un grand ami, tous les soirs, quand il fermait son bar. C'est d'ailleurs marrant que le refrain de cette chanson qui tourne pas mal ne soit pas de moi. » Car pour le reste, le poète Loïc est l'auteur des douze plages sensibles de ce troisième disque sorti sept ans après le précédent, Tout est calme . « On a beaucoup joué pendant tout ce temps », justifie-t-il. Une oeuvre écrite sur la route en compagnie de nouveaux compagnons. Le fidèle ami contrebassiste François Pierron est toujours là, mais la famille s'est agrandie et la musique s'est rempoilée, elle est moins dépouillée. Et Loïc, d'une voix un brin plus rocailleuse, chante désormais plus qu'il parle-chante. Lui l'élève d'Allain Leprest qui s'imaginait au départ plus écrire pour les autres avant de se prendre au jeu de l'interprète. Lui l'habité sur scène. Tout en gestes et locutions directes, capable de vous faire aisément entrer dans son univers.
Humour, mélancolie et colère
À l'heure où tous les gamins chantent en anglais, lui ne s'est même pas posé la question de faire de même pour plaire. Il est un sincère, maître rare de notre langue de Molière ou de Rimbaud de troquet. Une écriture trempée dans l'humour, la mélancolie et la colère pour parler d'amour, des potes, de l'engagement. De la vie. Celle d'un mec né à Armentières, parti à Paris avant de revenir dans le populaire Wazemmes. Il a grandi aux côtés des Têtes Raides, de la Rue Kétanou. À une époque où la chanson française ne s'est jamais si mal portée, il survit. Sans compromis. À la seule force de son talent. Oiseau libre et rare à suivre ou à découvrir. •

LAURENT DECOTTE pour la Voix du Nord (publié le 14 avril 2013)

 

Âme te souvient-il ?
émission sur France Culture du 05.11.2014
Une tournée radiophonique proposée par Sylvie Gasteau
Offerte par Loïc Lantoine  et Patrick Fournier, servie par François Rivalan, Bruno Martin et Pierre Pauthier

La tournée des petits rouges de l'amitié © GASTON BERGERET
 
«Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles à certaines heures pâles de la nuit. Près d’une machine à sous, avec des problèmes d’hommes, simplement, des problèmes de mélancolie…»
Ils partaient au coucher faire un tour de bistrots et se réchauffer autour du comptoir.
C’est l’heure heureuse.
Les dés roulent sur la piste à la poursuite du 421 et fusent les histoires drôles.
Il y avait la belote et tous les jeux de cartes, le billard, le baby, le flipper et toutes sortes de jeux dont on n’a plus idée, et qui payaient la tournée.
Quand l’accordéon jouait, c’était comme un feu de cheminée
Allons ! L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable !
Ils transformaient le soir en soirée : c’était gai de les voir s’amuser à oublier, c’était beau de les voir raconter, s’affronter et tous ensemble, réunis dans la nuit, chanter plus que parler.
Âme, te souvient-il ?

L'accordéoniste 
© SYLVIE GASTEAU

Avec Les copains du rétro, Zindin et Laurence, Franck, Jean-Michel, Lina, Marcel, Natacha,
Et autres poteaux de Wazemmes, Fathi, Karim, Soumai, Salim, Clémence, François, Anna
et d’ailleurs,
Dédé, Michel, Richard, Denis, Thierry
Kéké et son copain, Martine, Patrock, Valérie, Marco et Olivier, Marie de l’Ami Pierre, pas loin du p’tit bar
Paul Verlaine, Georges Brassens, Gaston Couté, Léo Ferré ; Alphonse Boudard,  Charles Trenet, Philippe Claudel, Jacques Tati, Jacques Brel, Pierre Barouh, Claude Debussy, Allain Leprest, Bernard Dimey




Si tu vois net(s) Laurence et Zinédine du Rétro, il est grand temps d'aller te coucher. © SYLVIE GASTEAU


Richard
Léo Ferré

Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles
A certaines heures pâles de la nuit
Près d´une machine à sous, avec des problèmes d´hommes simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors, on boit un verre, en regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l´on se dit qu´il est bien tard...
 
Richard, ça va?

 
Nous avons eu nos nuits comme ça moi et moi
Accoudés à ce bar devant la bière allemande
Quand je nous y revois des fois je me demande
Si les copains de ces temps-là vivaient parfois
 
Richard, ça va?
 
Si les copains cassaient leur âme à tant presser
Le citron de la nuit dans les brumes pernod
Si les filles prenaient le temps de dire un mot
A cette nuit qui les tenait qui les berçait
 
Richard, ça va?
 
A cette nuit comme une sœur de charité
Longue robe traînant sur leurs pas de bravade
Caressant de l´ourlet les pâles camarades
Qui venaient pour causer de rien ou d´amitié
Nous avons eu nos nuits...
 
Richard eh! Richard!
 
Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles
A certaines heures pâles de la nuit
Près d´une machine à sous avec des problèmes d´hommes, simplement
Des problèmes de mélancolie
Alors on boit un verre en regardant loin derrière la glace du comptoir
Et l´on se dit qu´il est bien tard...
 
Richard! encore un p´tit pour la route?
Richard! encore un p´tit pour la route?
Eh! m´sieur Richard encore un p´tit pour la route?
Allons! Richard... Richard... encore un p´tit!




Mon Bistrot Préféré 
Renaud



Jean Ferrat - Les p'tits bistrots


Pierre Perret - Au café du canal


Henri Tachan - Ma bonne auberge
(paroles : Henri Tachan - musique : Jourdan, Confora)





"Je ferme" .... à François Va Zen, qui fermait sur un "Messieurs dames, J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, la bonne il pleut pas dehors, la mauvaise, je ferme", .... et dont le bistrot le "Vazen" a réellement fermé.
(album "J'ai changé")


Françoise Kucheida - Le petit Jupiler
(Allain Leprest / Romain Didier)

 
On ouvrira un bistrot - Loïc Lantoine
 

Enivrez-vous 
Un poème de Charles Baudelaire récité en improvisation
par Serge Reggiani dans Discorama (1968)

 

Pourquoi les bistrots ?

Extraits de l'interview pour radio Oloron

Zacharia et Sammy : Ouais, mais c'est pas bien d'trainer dans les bars !
 
Loïc Lantoine : Pourquoi c'est pas bien d'trainer dans les bars ?
 
Z et S : J'sais pas, y'a plein d'alcool ....
 
LL : Tu vas pas m'faire la misère ! J'pourrai être ton père, et mois je vis d'une façon .... J'suis un garçon respectueux de tout le monde, j'attends de personne d'm'faire la morale, et j'attends de tout l'monde de m'donner des conseils si tu veux. Si tu m'donnes un conseil, je veux bien, si tu m'fais la morale, j'vais t'envoyer bouler. (rires) Mais trainer les bistrots, c'est vachement bien. Pourquoi ? Parce que ce sont des carrefours de rencontre, avec des gens qui viennent, et qui boivent aussi, tu sais, du Coca, du thé, du café, .... y'a des cafés sans alcool. Moi, j'ai pas fait d'spectacle encore, j'peux pas m'permettre de faire n'importe quoi. Parce que j'ai un métier moi, figure toi, et quand on veut faire son métier correctement, on peut pas faire n'importe quoi. On peut pas boire à l'excès. Tout est une histoire de mesure. C'que vous êtes en train de me raconter, pour moi, c'est un excès. Vous dites, c'est pas bien d'aller dans un bistrot, pasque les mecs, ils vont être bourrés. C'est un excès parce que vous ne respectez pas la possibilité des gens de faire comme ils le sentent.
 
Z et S : Donc c'est dans les bars que t'as pu faire des rencontres.
 
LL : J'ai fait des rencontres magnifiques dans les bars, y compris avec des gars ivres morts, mais aussi avec des gens qui tournent au café, au thé ou à la menthe. Dans ces endroits, ce sont des carrefours où on est en dehors de chez soi et où on se rencontre, et là-dedans, on voit des imbéciles comme des gens sublimes qui changent la vie. C'est juste une envie de rencontrer des gens, et un bistrot au départ, c'est fait pour ça, c'est pas fait pour se déchirer.
 
Z et S : Y'a d'autres endroits pour faire des rencontres, par exemple, les boîtes.
 
LL : Tu parles des filles ! J'te parle pas de ça moi. J'te parle de gens qui vont m'apprendre à comment j'peux réfléchir par rapport à l'état du monde ou comment j'peux m'comporter mieux avec des gens qu'j'rencontre. J'te parle pas d'aller draguer des filles.
 
Z et S : En boîte aussi y'a des garçons !
 
LL : En boîte, t'as des grosses discussions politiques peut être ? Tu rigoles ou quoi ? ! !

 
Et donc, répétons le :

Ernest, un coup de blanc - Jacques Debronckart


 
Et il y a juste le temps .......
 
Le temps de finir la bouteille
Allain Leprest

 
Le temps de finir la bouteille
J´aurai rallumé un soleil
J´aurai réchauffé une étoile
J´aurai reprisé une voile
J´aurai arraché des bras maigres
De leurs destins mille enfants nègres
En moins de deux, j´aurai repeint
En bleu le coeur de la putain
J´aurai renfanté mes parents
J´aurai peint l´avenir moins grand
Et fait la vieillesse moins vieille
Le temps de finir la bouteille

 
Le temps de finir la bouteille
J´aurai touché la double paye
J´aurai ach´té un cerf-volant
Pour mieux t´envoler, mon enfant
Un lit doux et un abat-jour
Pour mieux l´éteindre mon amour
Dans une heure, un litre environ
J´aurai des lauriers sur le front
Je s´rai champion, j´aurai cassé
La grande gueule du passé
Ca s´ra enfin demain la veille
Le temps de finir la bouteille
 
Le temps de finir la boutanche
Et vendredi sera dimanche
J´aurai planté des îles neuves
Sur les vagues de la mère veuve
J´aurai dilué la lumière
Dans la perfusion de grand-mère
J´aurai agrandi la maison
Pour y loger tes illusions
J´aurai trouvé du pain qui rime
Avec des pièces d´un centime
Rire et pleurer, ce s´ra pareil
Le temps de finir la bouteille
 
Le temps de finir la bouteille
Et chiche que la poule essaye
De voler plus haut qu´un gerfeau
Chiche que le vrai devient le faux
Que j´abolis le noir, le blanc,
La prochaine guerre et celle d´avant
Les adjudants de syndicats
La soutane des avocats
Les carnets bleus du tout-Paris
Le dernier-né du dernier cri
La force, le sang et l´oseille
Le temps de tuer la bouteille
Le temps de tuer la bouteille
 
[Le temps de finir la bouteille
Je t´aurai recollé l´oreille
Van Gogh et tué le corbeau
Qui se perche sur ton pinceau
Encore un pleur, encore un verre
La rue marchera de travers
Le vent poussera mon voilier
Je serai près de vous à lier
 
Tout au bout de la ville morte
Des loups m´attendront à la porte
J´voudrais qu´mes couplets les effrayent
Le temps de tuer la bouteille]

 

 
Et puis, vois-tu .....  Jean-Louis
Monologue du client
Yves Jamait


Vois-tu mon vieux Jean-Louis,
J'ai comme des langueurs.
C'est semblable à des cris,
ça vient de l'intérieur.
ça me déchire un peu,
jusque dans les artères,
Comme ce vin trop vieux,
Qu't'aurais laissé ouvert.
Ce monde-là m'écoeure.
Regarde-les, nos chefs,
Qui font pousser des fleurs au bord des SDF
On les emmerde tous, sers-moi n'importe quoi, j'm'en fous !
Pourvu qu'ça mousse, et toi, qu'est ce que tu bois ?
 

S'ils nous prennent pour des cons,
Ne fait-on pas tout pour ?
Y'a plus d'révolutions mais y'a toujours une cour.
Ils nous fliquent, ils nous guettent,
Nous brident et nous contemplent.
Moi j'veux bien être honnête, mais je manque d'exemple.
Ils n'en ont pas fini de nous laisser pour dupes.
Pratiquant l'alchimie, celle du parachute.
Pendant qu'on se bat pour, ramasser quelques miettes,
Ces coqs de basse-cour, enfoirés, nous raquettent.
 
On parle, on parle mais il se fait tard,
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire.
 
Ce monde nous échappe
On n'est plus que des cons,
À passer à la trappe,
Celle des générations.
Je regarde mon ombre,
Elle ne me ressemble pas.
Elle est plus grande que moi,
Tiendra-t-elle dans ma tombe ?

Jean-Louis chez Jean-Louis
au Bar de l'Univers
Le 25 novembre 2011


 
En attendant ce jour,
Qui s'ra peut être une nuit,
J'voudrais un peu l'amour
D'une femme jolie
Qui oublierait mon âge
Et serait amoureuse,
Enfin, même de passage,
Que je rendrais heureuse.
Je voudrais de son corps, parcourir les silences,
Ne faire en m'approchant pas plus de bruit qu'une ombre,
Qu'elle m'ouvre les bras et accepte la danse,
D'un sourire éclairant son visage trop sombre.
 
Vois-tu ? J'ai mal aimé,
Tu vois, j'ai mal au corps.
Et j'en ai mal encore tellement j'ai mal aimé.
Mais j'en ai vu passer, des pachydermes roses;
Bien plus souvent, c'est vrai,
Que j'l'ai cueillie... la rose.
 
On parle, on parle mais il se fait tard,
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire.
 
Je me sens tellement seul,
Que j'en ai le vertige.
Je sais, je suis pas l'seul,
Mais toi, au moins, tu piges.
De cette solitude,
j'ai fait mon ordinaire.
Pour prendre l'habitude
J'ai laissé le temps faire.
 
Tu vois, mon vieux Jean-Louis,
Là-haut la lune est pleine.
Je sens bien qu'moi aussi,
Mais j'ai tellement de peine.
Boire, ça réchauffe le coeur,
Même si ça nique le foie.
Pour sortir d'la torpeur
Que veux tu, je bois.
 
Allez mon vieux Jean-Louis,
Sers m'en donc une dernière,
Je m'sens un peu aigri,
Pour tout dire, j'suis amer.
Nos vies se recroquevillent,
Il va falloir s'y faire,
Le monde part en vrille,
Mais qu'il aille donc se faire...
 
On parle, on parle mais il se fait tard,
C'est bientôt la fin du monde et j'ai plus rien à boire...
 
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Pour Loïc Lantoine, tout a commencé dans un bistrot :
Interview Loïc Lantoine, le frangin de là-haut (extrait)

"Je n’avais pas l’intention d’écrire mais la rencontre avec Allain Leprest a été forte. Il m’a dit un jour « tu devrais écrire. » Je suis allé le voir un peu tremblant chez lui à Ivry, avec quelques textes. Puis il m’a sorti : « A partir de maintenant, dis-toi que t’écris ». Il a mis sa veste, on est descendu dans le bistrot en bas de chez lui. Il a fait taire ses potes pour faire écouter mes textes, mon premier public."
...........................................

Bernard Dimey  s'installe à Paris à 25 ans sur la Butte Montmartre.
Il ne la quittera plus. Il y fréquente les bistrots ; il y en avait encore là-bas, pas trop envahis par les touristes. Il y rencontre « les poivrots, les putes, les truands, les artistes ». Et il commence à écrire ses poèmes, les déclamant dans ses repaires.
Le Lux Bar
Un bistrot régulièrement fréquenté par Bernard Dimey
Texte de Bernard Dimey par Bernard Dimey



Un autre bar de Bernard Dimey, le Gerpil :
 
Loïc Lantoine chante Le Gerpil de Bernard Dimey
extrait de l'émission "Âme te souvient-il ?"
(intégral de l'émission en haut de cette page)

ça se passait au Rétro
émission enregistrée le 23 septembre 2014

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Les bistrots, OUI ! Mais pas à n'importe quelle place ...... rapport au comptoir ! Loïc Lantoine s'explique :
 
Pour Loïc Lantoine, un bistrot, ou une cave, c'est :

Extrait de l'interview de mai 2013 par Alain Pilot pour "la bande passante"

Alain Pilot : Que faites-vous dans une cave Loïc Lantoine ?
Loïc Lantoine : Dans une cave, on y fait de la musique, on y répète en espérant un jour être une star du rock'n roll.  On n'est pas à l'abri d'y voir traîner une ou deux bonnes boutailles j'imagine, et on essaie de pas embêter les voisins. 
A.P. : la cave et ses viens, et la convivialité du vin ?
L. L. : Aussi, la convivialité, la folie du vin ! Avec les instruments à côté.
A. P. : Avec celle des bistrots, vous avez débuté la musique.
L. L. : Oui, on n'avait pas tellement le choix. Et quelle belle école ! Non pas de demander aux gens de venir vous voir mais d'aller les voir avant tout. C'est comme ça qu'j'ai démarré et j'en suis très content. 
A.P. : Vous êtes plutôt Bourgogne, Bordeaux, Bière ?
L. L. : Ca dépend des gens, des endroits. Le goût dépend des gens avec qui on partage l'affaire. Un trois étoiles sur un banc me va très bien ... et pourquoi pas un grand vin ... 
A. P. : Le refrain de cette chanson "Je ferme", il n'est pas de vous ?
L.L. : Non ! Il n'est pas d'moi ! C'est drole d'ailleurs de mettre en avant une chanson dont le refrain n'est pas le mien. C'est celui de mon ami François qui tenait un bistrot dans mon quartier à Lille, de Wazemmes, qui s'appelait le "Va Zen" et tous les soirs il nous sortait comme ça quand il était l'heure de fermer "J'ai une bonne et une mauvais nouvelle ! La bonne : "il pleut pas dehors" et la mauvaise "je ferme" .
A. P. : Ca parle justement de ce bar, vous allez lui donner quelques droits à cet ex patron de bar ?
L. L. : Déjà, il a le droit de venir chez moi, et j'ai le droit d'aller chez lui. Et j'ai pas réfléchi à ça, et pourquoi pas (rires)
A. P. : Vous y avez joué dans ce bar hein ?
L. L. : Oui, j'y ai joué. D'ailleurs, au moment où il était un p'tit peu en danger, on avait fait un p'tit spectacle de soutien avec les copains, au retour de Belgique avant de repartir je sais pas où. Et le lendemain, au moment de compter un p'tit peu c'qu'on avait fait, un p'tit peu comme caillasses chez lui, les huissiers sont arrivés, ont débarqué chez lui ! Il a tendu l'envelloppe et dit "ça ira ?" ... "on peut patienter monsieur"
A. P. : Certains cafés, notament à Lille où vous vivez, sont des carrefours où vous vous réjouissez d'y trouver une population brassée. Il y a une pièce chez vous où l'on pourrait retrouver cet esprit ?
L. L. : C'est pas une pièce, c'est devant. J'habite dans une courée, une ancienne maison ouvrière du nord, et quand il fait beau, on sort la table, les copains de passage sont les bienvenus, les voisins aussi, et c'est là où on se rencontre. 


Extraits de l'interview d'Hélène Haséra pour "chanson boum" sur France Culture (mai 2013) :
Hélène Hazéra : T'en n'as pas marre de ce folklore des beuveries ? Je sais que depuis  un certain François Villon, ça reste quand même une des bases de la chanson et de la poésie, mais est-ce que t'as pas envie de t'enterrer un peu dans ces histoires ?
Loïc Lantoine : Ca dépend comment c'est fait. J'pense pas qu'il y ait de mauvais thèmes et y'a parfois des chansons qui me plaisent pas. Mais c'est sur qu'aujourd'hui, autant j'ai pu être transporté par des chansons, justement un peu gaillardes, un peu de beuveries, des chansons de voyages,  aujourd'hui, j'ai plus de mal à les entendre puisque, quand une porte est ouverte, y'a quand même beaucoup de gens qui s'engouffrent. J'me suis pas tellement amusé sur c't'album .... forcément, c'est évoqué, parce que j'ai forcément passé quelques années à taper dans la gourdasse comme on dit.
H. H. : Et puis ça fait plaisir au public aussi ! C'est un petit moment de jubilation pour lui !
L. L. : Oui ! Après voilà, ça dépend comment c'est fait ! Donc non, j'en ai pas marre. Parfois j'peux être un peu agacé par le systématisme. Mais c'est plus parce que, en ce moment, on s'aperçoit que la jeunesse se retourne vachement vers la langue anglaise, c'qu'était mon cas quand j'étais gamin. La chanson était quand même pas mal ringardisée. On est sur une fin de cycle, et j'pense qu'on le doit aussi à nous même. J'pense qu'on a saoulé les gamins avec nos chansons, qui sont partis avec  des groupes phares qu'on remis ça au goût du jour et puis, voilà, tout le monde s'est mis à faire pareil, on est les premiers fautifs quoi ! J'ai pas l'intention de me mettre à chanter en english, même si je le fais parfois avec plaisir. Mais j'voudrais pas ni écrire ni passer mon temps à faire ça. Mais j'pense qu'on a un p'tit peu saoulé les gens avec nos chansons. Dommage !
H. H. : En fait, la petite question que j'ai posé sur les beuveries, c'est qu'il y a quand même d'autres chansons de beuveries, comme, par exemple, c'te Olympe, qui est une chanson ravissante.
L. L. : Oh merci ! Vous voulez boire un drink ? On a composé ça avec François parce qu'il y a un des camarades du groupe, que je ne citerai pas, y'a des indices dans la chanson, qui a été papa l'année dernière. Puis François était venu à la maison, pour bricoler un p'tit peu avec moi des chansons, on était touchés par ça à ce moment là, et c'est sorti comme ça.


Dans les bistrots, on y boit du vin ......
"Vin Profond ".....
Ce vin qu'a écrit Norge
Et que Loic Lantoine chante

LE VIN PROFOND
Elle se meurt, brillante et naturelle. Peu d’ombre se déplace et parmi les fruits, son ventre et ses seins légers sont dans l’essor d’une danse légendaire.
Quel âge a le monde et quel nom saurait nommer le lourd amour ? Silence ô bien aimée.
Mais qu’en la nuit très close, je sois tranquille à te goûter comme un vin profond.
NORGE
(1898 - 1990)
Ce poème aurait été inspiré par la Touraine et par Rabelais.

 
La Hache - Loïc Lantoine
 
 

Le bistrot - reprise de Brassens par Loïc Lantoine



Il boit le fond, Loïc Lantoine avec Jean Corti

 
Il y a aussi le consommateur, amateur de bistrots

Jacques Brel - L'ivrogne (1961)

Ami remplis mon verre
Encore un et je vas
Encore un et je vais
Non je ne pleure pas
Je chante et je suis gai
Mais j'ai mal d'être moi
Ami remplis mon verre
Ami remplis mon verre
 
Buvons à ta santé
Toi qui sais si bien dire
Que tout peut s'arranger
Qu'elle va revenir
Tant pis si tu es menteur
Tavernier sans tendresse
Je serai saoul dans une heure
Je serai sans tristesse
Buvons à la santé
Des amis et des rires
Que je vais retrouver
Qui vont me revenir
Tant pis si ces seigneurs
Me laissent à terre
Je serai saoul dans une heure
Je serai sans colère
 

Ami remplis mon verre
Encore un et je vas
Encore un et je vais
Non je ne pleure pas
Je chante et je suis gai
Mais j'ai mal d'être moi
Ami remplis mon verre
Ami remplis mon verre

 
Buvons à ma santé
Que l'on boive avec moi
Que l'on vienne danser
Qu'on partage ma joie
Tant pis si les danseurs
Me laissent sous la lune
Je serai saoul dans une heure
Je serai sans rancune
Buvons aux jeunes filles
Qu'il me reste à aimer
Buvons déjà aux filles
Que je vais faire pleurer
Et tant pis pour les fleurs
Qu'elles me refuseront
Je serai saoul dans une heure
Je serai sans passion
 
Ami remplis mon verre
Encore un et je vas
Encore un et je vais
Non je ne pleure pas
Je chante et je suis gai
Mais j'ai mal d'être moi
Ami remplis mon verre
Ami remplis mon verre
 
Buvons à la putain
Qui m'a tordu le coeur
Buvons à plein chagrin
Buvons à pleines pleurs
Et tant pis pour les pleurs
Qui me pleuvent ce soir
Je serai saoul dans une heure
Je serai sans mémoire
Buvons nuit après nuit
Puisque je serai trop laid
Pour la moindre Sylvie
Pour le moindre regret
Buvons puisqu'il est l'heure
Buvons rien que pour boire
Je serai bien dans une heure
Je serai sans espoir
 
Ami remplis mon verre
Encore un et je vas
Encore un et je vais
Non je ne pleure pas
Je chante et je suis gai
Tout s'arrange déjà
Ami remplis mon verre
Ami remplis mon verre
Ami remplis mon verre.

 
Mauvais ouvrier - Loïc Lantoine


Salut Rigolo - Serge Reggiani 
 
Mon Côté Punk


Pignot et Dupoix - Adélaïde
(prélude : Bernard Dimey)
 
 
 











































































 
 
 
 
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